В придаточном сравнительном предложении. 8 глава





ТЕКСТ 25

PARIS

Au pied des tours de Notre-Dame,
La Seine coule entre les quais.
Ah! le gai, le joli muguet!
Qui n'a pas son petit bouquet?
Allons, fleurissez-vous, mesdames!
Mais c'était toi que j'évoquais
Sur le parvis de Notre-Dame:
N'y reviendras-tu donc jamais?
Voici le charmant mois de mai...

Je me souviens du bel été,

Des bateaux-mouches sur le fleuve

Et de nos nuits de la Cité.

Hélas! qu'il vente, grêle ou pleuve1,

Ma peine est toujours toute neuve:

Elle chemine2 à mon côté.

Dans le jardin du Luxembourg,
Les feuilles tombent par centaines
Et j'entends battre le tambour
Tout en courant la prétentaine3
Parmi des ombres incertaines
Qui me rappellent nos amours.

Francis Carco. La Romance de Paris.

Примечания:

1. Soit qu'il vente, soit qu'il grêle, soit qu'il pleuve... 2. Идет очень медленно
и тихо. 3. Блуждая в поисках любовных приключений.


ТЕКСТ 26

A LA PRÉFECTURE DE POLICE

Yankel, nouvellement arrivé à Paris, se présente à la Préfecture de Police.

Le visage souriant et ]e cœur tendre, Yankel donc, sur les talons de
M. Kratzmann, pénétra dans l'antre1 de la police. Derrièreune table, les
coudes sur le bois et les poings aux joues, un concierge en uniforme, '
avec une belle chaîne de métal sur le ventre, était plongé dans la lecture
d'un journal. M. Kratzmann se découvrit poliment et lui adressa la
parole; sans lever le nez, le concierge, au bout d'un long moment,
grogna quelque chose. M. Kratzmann remercia avec beaucoup de
chaleur — avec trop de chaleur même, pensa Yankel, ça manquait de
dignité; puis le chapeau toujours bas, il se dirigea vers un guichet.
Yankel hésita. Fallait-il, ne fallait-il pas se découvrir en ce lieu? La
plupart des gens étaient couverts. Bah! pourquoi s'exposer à des
humiliations? Pourquoi risquer qu'un fonctionnaire vous fît sauter la
casquette d'un revers de main? Qu'est-ce que ça coûte de la retirer soi-
même? Yankel la retira. Comme on étouffait de chaleur, rester nu-tête
n'avait rien que de naturel, non?

Il y avait foule au guichet. Foule pas très ragoûtante2, pensa Yankel
à part soi3 des gens mal tenus, vulgaires, qui sentaient mauvais, des
étrangers crasseux, piaulant4, piaillant5, jacassant6, jargonnant7 en tous
langages. Yankel se sentait humilié de se mêler à eux, d'être confondu
avec eux. Il était8 étranger mais respectable, lui, il n'appartenait pas
à cette écume9 des nations! Aussi se montra-t-il très froid à leur égard,
pas liant pour deux sous10; même au jovial M. Kratzmann, qui
l'entreprenait sans cesse, il ne répondit que par monosyllabes. Au fond,
il avait un peu honte de parler yiddish11 ici. La police parisienne,
pensez! D'autant que M. Kratzmann ne parlait pas, mais glapissait12.
Tout le monde d'ailleurs glapissait dans cette salle, et ça faisait un
vacarme des cinq cent mille diables, et toutes les cinq minutes, un
militaire de la police s'approchait, les yeux furibonds, et se mettait
à rugir. Sans doute invitait-il les gens au silence, car les criail-leries
baissaient d'un ton pendant quelques instants, pour reprendre ensuite.
Mais ce qui étonna fort Yankel, ce fut de voir un des étrangers, et même
des plus mal vêtus, discuter sans peur, à grand renfort de gestes, avec le
militaire de la police. Discuter avec un porteur d'uniforme? Il allait se


faire taper dessus!.. Non. Il ne se passa rien. Le militaire se mit à rire,
leva les bras au ciel, et s'écarta. «Quelle anarchie!» pensa Yankel
malgré lui.

Enfin, il arriva devant le guichet, et s'étonna de plus belle: l'homme
qu'il voyait de l'autre côté, un petit vieux à crâne chauve et moustache
fatiguée, ne portait pas d'uniforme. Oui, un simple civil, vêtu d'alpaga13.
(...) En Russie', quiconque occupe un poste dans la hiérarchie des
fonctionnaires a droit à l'uniforme, avec boutons dorés, épaulettes.
insignes divers; pour rien au monde on ne renoncerait à ce droit, et
souvent même on porte un corset sous l'uniforme pour paraître plus
martial; le dernier des facteurs ruraux arbore15 ainsi son petit
uniforme et se sent quelqu'un. Alors ici, en pleine police, on trouve
des gens sans uniforme? Et à Paris encore, dans la capitale? «Hmm!
comme c'est humain, ça!» pensa Yankel, avec une ferveur assez
artificielle. Car, au fond, il regrettait les uniformes. Ça vous pose un
homme, l'uniforme; on a beau dire, ça donne le sens de la
responsabilité, de l'importance, ça inspire le respect aussi; tandis que
ce petit vieux, là, regardez-moi ça, c'est chiffonné, c'est pauvre, quoi!..
Presque dégradant.

Il avait déballé devant le guichet ses innombrables papiers russes.
M. Kratzmann les présentait l'un après l'autre au petit vieux, en les
accompagnant d'un gracieux gazouillis16 avec envol de mains. (...)
Et M. Kratzmann gazouillait, gazouillait éperdument...
Gazouillait seul. De l'autre côté du guichet, le fonctionnaire,
quoique civil, ne gazouillait pas. Il n'avait pas ouvert la bouche, le
fonctionnaire; pas levé les yeux, pas touché ni seulement regardé les
papiers que M. Kratzmann agitait devant lui, d'un air engageant avant
de les poser sur la planche. Il écrivait sur un registre, le fonctionnaire,
il tamponnait avec un buvard ce qu'il avait écrit, il appliquait un
cachet; puis, il tournait la tête vers son voisin du guichet suivant,
échangeait en riant quelques mots avec lui, tandis que M. Kratzmann
s'interrompait; il revenait à son registre et aussitôt M. Kratzmann, qui,
de ses petits yeux vifs, ne le perdait pas de vue, recommençait
à gazouiller de plus belle. «Mais... mais il ne s'occupe même pas de
nous!» se dit soudain Yankel, révolté. Alors, qu'est-ce que
M. Kratzmann avait à jacasser ainsi pour rien? Pas de dignité, cet
homme!

Enfin le fonctionnaire, toujours sans regarder, tendit la main par le
guichet, attrapa les papiers, y jeta un coup d'œil, et poussa un soupir


excédé qui souleva les barbes17 de sa moustache: il n'aimait
évidemment pas l'écriture russe. Sans doute avait-il des interprètes
à sa disposition, mais il fallait les appeler, c'était toute une histoire18...
Cependant M. Kratzmann gazouillait avec la dernière énergie, et
Yankel pensait que le français est une langue mélodieuse à entendre,
mais tout de même pas aussi mélodieuse ni énergique que le russe.

ROGER IKOR. Les Fils d'Avrom. Les Eaux Mêlées.
Примечания:

1. Логовище, вертеп. 2. Разг. Не слишком аппетитная. 3. Про себя. 4. Пищать
как цыпленок. 5. Кудахтать как курица. 6. Стрекотать как сорока. 7. Говорить
на непонятном языке. 8. = il se disait qu'il était... — Style indirect libre, sans verbe
principal exprimé. On en verra d'autres cas, plus loin. 9. Отбросы, отребье. 10. Разг.
Неприветливый. 11. Идиш — еврейский язык, основанный на старонемецком
и распространенный в Центральной Европе и Америке. 12. Разг. Громко говорил,
кричал. 13. Альпага - легкая шерстяная ткань. 14. Речь идет о царской России.
15. Выставлять напоказ, гордиться. Так на кораблях поднимают на всеобщее
обозрение (on arbore) национальный флаг. 16. Чириканье, щебетанье. Les petits
oiseaux gazouillent dans les arbres. 17. Зд. Волосы. 18. = C'était bien compliqué!

ГРАММАТИКА___________________________

БЕЗЛИЧНЫЕ ГЛАГОЛЬНЫЕ КОНСТРУКЦИИ
(VERBES CONSTRUITS IMPERSONNELLEMENT)

Вы уже знакомы с собственно безличными глаголами: il pleut, il faut.
Но есть другие глаголы, которые в начале предложения могут выступать
в безличной форме, то есть относиться к грамматическому
подлежащему (faux sujet) il.

Логическое подлежащее — vrai sujet (существительное, местои-
мение) в данном случае стоит после глагола в безличной конструкции,
который не согласуется с ним ни в роде, ни в числе.

// ne se passa RIEN (= Rien ne se passa, n'arriva). — Il venait chaque jour DE
NOMBREUX ÉTRANGERS devant le guichet (= De nombreux étrangers venaient
chaque jour devant le guichet). — IL EST RACONTÉ bien des sottises, IL SE
RACONTE bien des sottises.

Безличная конструкция возможна со следующими глаголами:

непереходные с активным залогом: venir, arriver, partir, tomber,
monter, descendre,
и т.д.

возвратные: se produire, se présenter, s'écouler, и т.д.

с пассивным залогом: être dit, être écrit, être raconté, être permis, être
défendu.


N.B. — Логическое подлежащее может быть выражено союзным
придаточным предложением или инфинитивом: // arrive QUE tu fasses
ERREUR. — // est permis DE SE TROMPER.

УПРАЖНЕНИЯ

I) Образуйте безличные обороты (Напр.: Une foule de gens se pressaient ou
guichet = II se pressait une foule de gens ou guichet): Retirer sa casquette ne coûtait
rien. — Des policiers allaient venir pour taper sur ceux qui faisaient trop de bruit. —
Quelque temps s'était écoulé avant que le fonctionnaire examinât les papiers de Yankel.
— Toutes sortes de langages se parlaient dans cette foule. — Discuter avec des gens en
uniforme n'aurait pas dû être permis. — Des gens de tous les âges arrivaient au poste de
police.

II) Образуйте личные обороты (Напр.: Il s'est passé bien des choses depuis la
dernière guerre = bien des choses se sont passées depuis la dernière guerre): II s'échange
de curieux propos derrière un guichet. — Il est interdit de parler avec le conducteur. —
Il entre des sentiments de toute espèce dons le respect de l'uniforme. — II s'est rarement
présenté une occasion aussi favorable. — -H est promis une bonne récompense à qui
rapportera cet objet. — Chaque jour il circule des milliers de gens par le métro. -

III) Опираясь на 2-й и 3-й абзацы текста для чтения, восхвалите, а затем
раскритикуйте ношение мундира.

ТЕКСТ 27

LE PALAIS ET LA SAINTE-CHAPELLE

«Pourquoi dit-on le Palais? N'y a-t-il pas d'autres Palais à Paris?

— Mais si; seulement cet immense édifice, bâti au cœur de la Cité,
fut dès l'origine le palais des gouverneurs romains, puis des premiers
rois de France. Et on continue de l'appeler comme autrefois. C'est un
monument chargé d'histoire. Saint Louis y a vécu. Souvent, l'été,
il allait s'asseoir avec ses conseillers dans un jardin à la pointe de l'Ile
et, au milieu de ses vignes, il écoutait les plaideurs exposer leurs procès.

— Quel aimable visage ce bon roi donnait à la justice!

— Oui, mais ces tours sévères qui aujourd'hui bordent la Seine, ont
un visage autrement sinistre1: la Tour Bonbec, par exemple.

— Bonbec? Pourquoi Bonbec?

— Parce qu'on y soumettait à la torture les prisonniers récalcitrants2:
la torture les faisait parler plus facilement; les malheureux avaient alors
«bon bec»!

— Cet expression me rappelle le refrain d'un célèbre poète du
Moyen Age...


 

— Villon disait, en effet: «Il n'est bon bec que de Paris», c'est
à Paris qu'on parle avec le plus de vivacité et d'esprit, les femmes
surtout... Venez par ici. Entre ces deux tours, toutes noires, s'ouvre la
porte de la Conciergerie...

— Y avait-il donc un vrai concierge à la porte?

— Non, on appelait ainsi un important personnage, juge royal et
gouverneur des prisons. Dans les cachots de la Conciergerie, donc,
étaient enfermés, pendant la Révolution française, aristocrates ou
bourgeois, avant d'être conduits à la guillotine: la reine Marie-
Antoinette, le poète André Chénier, Charlotte Corday, qui avait
assassiné Marat, — et, pour finir, Robespierre lui-même... Ces lieux ont
vu couler bien des larmes, mais ils ont été témoins aussi de beaucoup de
courage et de crânerie3 devant la mort...

— Par où passaient les prisonniers quand ils quittaient leur cachot
pour monter à l'échafaud?

— D'abord les aides du bourreau les menaient dans l'étroite pièce
que voici, les asseyaient sur un tabouret, leur liaient les mains derrière
le dos, leur coupaient les cheveux et le col de la chemise4. Ensuite, ils
les entassaient sur la charrette qui les attendait dans la cour du Palais...
Mais laissons ces tristes souvenirs de la guerre civile et allons voir la
Sainte-Chapelle qui se dresse tout près.

— C'est cet admirable édifice, si élancé, si frêle, où la pierre semble
réduite à rien?

— Oui. Il n'a pas changé depuis des siècles. Tous les architectes
s'étonnent devant ce miracle d'équilibre. Entrons.

— Oh! l'admirable lumière! Partout des vitraux: bleu, rouge et or,
l'effet est éblouissant!

— Le roi saint Louis a fait édifier la Sainte-Chapelle pour y abriter
la couron d'épines rapportée des croisades. Avouez que l'écrin était
digne de la relique.

«Et maintenant allons faire un tour au Palais de Justice, puisque le
même nom désigne la maison royale et l'ensemble des tribunaux
modernes...

«Il est midi. C'est l'heure des audiences. Dans la salle des Pas perdus
nous rencontrerc les avocats en robe et les plaideurs. Et, si vous le
désirez, nous assisterons à une audience de la Cour d'Assises où se
jugent les procès criminels, ou du tribunal de grande instance ou
tribunal correctionnel qui juge les simples délits.»

G. M.


Примечания:

1. Куда более зловещий лик. 2. Строптивых, которые отказывались
признаваться. 3. Отваги, ухарства. 4. См. "Путеводитель Мишлен (Париж)"'.

ТЕКСТ 28

TRIBUNAL OU MUSIC-HALL?

Seizième chambre correctionnelle. Au banc des prévenus un jeune
homme de vingt-quatre ans, Claude L..., se déclare guérisseur-magnéti-
seur1, ce qui lui vaut d'être poursuivi pour exercice illégal de la médecine.
Il expose gravement que sa «vocation» lui est venue aux environs de la
vingtième année. Il était infirmier dans la marine et souffrait d'une
mastoïdite2 qui, assure-t-il, fut mal opérée. «Le chirurgien, monsieur le
président, avait laissé une mèche3 dans mon oreille. Je souffrais
terriblement. Un jour j'ai lu un traité sur le magnétisme. J'ai appliqué sur
moi-même cette méthode et à ma grande surprise je fus guéri.»

Il aurait dû s'en tenir là. Mais la bonne nouvelle se répandit parmi ses
amis. On vint le solliciter de faire bénéficier les autres de ses talents. Il
trouva là une source de revenus. Chaque visite coûtant mille francs.

Naturellement, il y a des témoins. L'un vient dire qu'il souffrait des
reins et que le fluide de Claude L... l'a guéri. Il plonge sa main dans sa
poche, la retire, et la tend ouverte vers le tribunal:

«Voici mes calculs!»4 dit-il.

Le président fronce les sourcils: «Ne vous moquez pas de nous! Pas
de burlesque" ici!»

La main se referme et les calculs retournent dans la poche...

Deuxième témoin, une jeune fille, rose et blonde. Le président, qui
connaît le dossier, prend les devants:

«Vous aviez mal?

— Oui, aux mains, c'était héréditaire...

— Et vous êtes guérie? Bon, merci, vous pouvez vous retirer.»
Claude L... veut poser une question. Innocemment6 on lui accorde ce droit.

Alors tourné vers le témoin il se met à compter: un, deux, trois, quatre...

La jeune fille rose et blonde vacille, ferme les paupières.

«Vous voyez, monsieur le président, elle dort...»

Le président ne veut pas voir. Il lève l'audience, dans une grande
colère: «Vous vous croyez au music-hall! Le tribunal reviendra quand le
témoin sera réveillé.»


La fille dort toujours. Claude consent à la réveiller. Le tribunal peut
revenir. Le prévenu7 reçoit une nouvelle semonce8: il ne paraît guère
impressionné.

On plaide. M-e Dupont, défenseur, sollicite l'indulgence. Il met tout
sur le compte de ce maudit fluide qui chatouille trop les doigts de
Claude. «Mon client n'est pas tout à fait inutile, dit-il; il détecte9 le
cancer, et, quand il l'a détecté, il envoie le malade à un médecin, car il
sait bien que ses pouvoirs sont limités.»

Bref, ce serait le plus consciencieux des magnétiseurs.

Mais le tribunal applique la loi. Il est condamné à 500 francs
d'amende. Il devra verser en outre la même somme à la chambre
syndicale des médecins de la Seine, ainsi qu'au Conseil de l'ordre des
médecins, parties10 civiles.

D'après J.-M.THÉOLLEYRE. Le Monde.
Примечания:

1. Целитель-гипнотизер (совр. экстрасенс). 2. Мастоидит — воспаление
височной кости, осложнение гнойного воспаления среднего уха. 3. Хирургический
фитиль, т.е. кусочек марли. 4. Почечные камни. От латинского слова,
означающего "caillou" (камень). В древности для счета пользовались камешками;
так слово calcul получило значение "счет". 5. Шутка. 6. Наивно, доверчиво,
не думая о возможных последствиях. 7. Обвиняемый. 8. Строгое предупреждение.
9. Обнаруживает у больного. 10. Истцы в гражданском процессе. Слово «partie»
имеет смысл "противник", отсюда выражение: prendre quelqu'un à partie
(= подать на кого-нибудь в суд, выругать, обозлиться и т.д.).

ТЕКСТ 29

TOUT DORT. LE FLEUVE ANTIQUE...

Tout dort. Le fleuve antique entre ses quais de pierre
Semble immobile. Au loin s'espacent des beffrois,
Et sur la cité, monstre aux écailles de toits,
Le silence descend, doux comme une paupière.

Les palais et les tours sur le ciel étoilé
Découpent des profils de rêve. Notre-Dame


Se reflète, géante, au miroir de mon âme.
Et la Sainte-Chapelle a l'air de s'envoler!..

Tout dort dans les maisons où regarde la lune.
Et ceux-là qu'éreinta2 la vie et son travail
Jouissent, poings fermés, leur somme3 de bétail
Ou galopent, furieux, la course à la fortune.

Paris est recueilli4 comme une basilique;
A peine un roulement de fiacre, par moment,
Un chien perdu qui pleure, ou le long sifflement
D'une locomotive — au loin — mélancolique.

Albert Samain. Le Chariot d'Or..
Примечания:

1. Beffroi (т.): дозорная башня, каланча. 2. Разг. Изнурила, измотала. 3. Mot
masculin = sommeil (короткий неглубокий сон). Слово "jouir" здесь употреблено
в его старом значении, то есть как переходный глагол (= jouir dèf. Это же
относится и к глаголу galoper (см. грамм.). 4. Молчаливый и задумчивый. -


ГРАММАТИКА___________________________

ПЕРЕХОДНЫЕ И НЕПЕРЕХОДНЫЕ ГЛАГОЛЫ
(VERBES TRANSITIFS, VERBES INTRANSITIFS)

I. — Некоторые глаголы, называемые непереходными, могут употреб-
ляться с дополнением, не меняя при этом своего значения: courir une
longue course; vivre une vie pénible; pleurer de vraies larmes; dormir son
dernier sommeil (данные выражения принадлежат к литературному
языку);

— parler une langue étrangère; descendre une rue; monter un escalier;
passer un pont (данные выражения принадлежат к разговорному языку):

Ils galopent, furieux, LA COURSE à la fortune.

Но некоторые глаголы при этом обретают особое значение: pleurer un
ami (= regretter profondément...); sortir la voiture du garage (= faire sortir...);
descendre une malle (= porter vers le bas...); monter une malle (= porter vers
le haut...); courir un danger, un risque (= être exposé à...). Все эти
выражения относятся к разговорному языку.

II. — Многие глаголы, называемые переходными, могут употребляться
без дополнения (напр.: voir, écouter, attendre, recevoir, manger, boire,
chanter).

Tout dort dons les maisons où REGARDE LA lune.Le médecin ne REÇOIT
plus.

Некоторые глаголы при этом меняют свое значение:

Les plantes POUSSENT (grandissent).

III. — Некоторые глаголы им еют разные лексические значения в зави-
симости от того, в какой конструкции они используются:

Le pain manque (непереходный);

Je manque le train (переходный с прямым дополнением);

Je manque de pain (переходный с косвенным дополнением,

вводимым предлогом de);

Ne manque pas à tes devoirs.

То же самое относится к глаголам: servir, tenir...

УПРАЖНЕНИЯ

I) Составьте предложения, употребляя каждый из данных ниже глаголов
в переходном и непереходном значении: Crierfrapperglisserlire
ouvrirsentircherchertenir.

II) Задайте вопросы к данным предложениям, чтобы отличить глаголы,
употребленные с косвенным дополнением, от глаголов, употребленных
с обстоятельствами места, причины или образа действия. (Напр.: Je manque... de



quoi? — de pain: objet indirect. — Je sors... d'où?, — de voiture: complément
circonstanciel de lieu.)

Beaucoup trop de gens ne pensent qu'à leurs intérêts et veulent jouir de la vie.
Les enfants accourent à grands cris.Je tombe de fatigue.Notre-Dame ressemble
à une géante.
Ces renseignements proviennent d'une personne de bonne foi.II n'y
a plus beaucoup de fiacres qui roulent à Paris.
Cette personne descend d'illustres
ancêtres.

III) Составьте предложения с глаголами: servir, servir à, servir de, tenir, tenir à,
tenir de.

IV) В трех последних строках стихотворения восстановите сказуемое,
за которым должны следовать три придаточных предложения (например,
относительных или инфинитивных).

V) Литературный комментарий к тексту. Объясните значение:

1. цезур (пауз), отмеченных точками в 1 и 2 строках стихотворения.

2. "переноса", разделения одной фразы на 15 и 16 строках Какой эффект
производит данный прием?

3. образов, воспроизводимых 3, 4, 6 и 12 строками.

СЛОВАРЬ

(Существительное sommeil). Объясните значение выделенных слов
и словосочетаний:
Tous les jours, après le déjeuner, ce vieillard fait un
somme de dix minutes.Ma digestion est difficile. Après le repas j'ai des
somnolences fréquentes. — // ne dort pas; il sommeille seulement.Votre fils
est-il bon élève?
Hélas, non: les professeurs le traitent d'endormi. — Dans
ce tombeau, un roi
dort son dernier sommeil. — Vous me racontez là une his-
toire stupide, une histoire
à dormir debout. — Les eaux des étangs sont des
eaux dormantes. Celles des rivières sont des eaux vives. — Je donnerai tout
mon soin à votre affaire. Vous pouvez
dormir sur vos deux oreilles. — La
souris fera bien de se méfier: le chat
ne dort que d'un œil. — Je croyais avoir
gagné le gros lot: hélas! ce
n'était qu'un rêve. — Allons! oublie tout ce passé
qui n'est plus qu'un
mauvais rêve. — A quoi rêves-tu? Réponds donc!
J.-J. Rousseau a écrit des Rêveries du promeneur solitaire».


VI

ОТ ЛУВРА
К КОМЕДИ ФРАНСЕЗ


ТЕКСТ 30

UNE NOCE SE PERD AU MUSÉE DU LOUVRE

(Vers 1870)

Le Louvre est sans doute le plus vaste musée du monde: 50000 mètres
carrés de superficie, 80000 antiquités orientales, 25000 antiquités égypti-
ennes, 24000 antiquités gréco-romaines, 5000 tableaux, 40000 estampes,
70000 dessins. Le vendredi soir, grâce à des milliers de projecteurs, les
salles sont splendidement illuminées.

Gervaise, la blanchisseuse, épouse l'ouvrier zingueur1 Coupeau. Pour
occuper l'après-midi, la «noce» décide d'aller visiter le musée du Louvre.

Enfin, après avoir descendu la rue Croix-des-Petits-Champs, on
arriva au Louvre.

M. Madinier, poliment, demanda à prendre la tête du cortège: C'était2 très
grand, on pouvait se perdre; et lui, d'ailleurs, connaissait les beaux^endroits,
parce qu'il était souvent venu avec un artiste, un garçon bien intelligent, auquel
une grande maison de cartonnage achetait les dessins, pour les mettre sur des
boîtes. En bas, quand la noce se fut engagée dans le musée assyrien3, elle eut
un petit frisson. Fichtre!4 il ne faisait pas chaud; la salle aurait fait une fameuse
cave. Et, lentement, les couples avançaient, le menton levé, les paupières
battantes, entre les colosses de pierre, les dieux de marbre noir muets dans leur
raideur hiératique5, les bêtes monstrueuses, moitié chattes et moitié femmes,
avec des figures de mortes, le nez aminci, les lèvres gonflées. Ils trouvaient
tout cela très vilain. On travaillait joliment mieux la pierre au jour
d'aujourd'hui6. Une inscription en caractères phéniciens7 les stupéfia. Ce n'était
pas possible, personne n'avait jamais lu ce grimoire8. Mais M. Madinier, déjà
sur le premier palier avec Mme Lorilleux, les appelait, criait sous les voûtes:
«Venez donc. Ce n'est rien, ces machines9... C'est au premier10 qu'il faut voir.»



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