Il a des poils longs et secs qu’une raie partage sur le dos.




Le furet

Il court, il court, le furet
Le furet du bois, mesdames,
Il court, il court, le furet
Le furet du bois joli.

Il est passé par ici
Le furet du bois, mesdames
Il est passé par ici
Le furet du bois joli.

Il court, il court, le furet
Le furet du bois, mesdames,
Il court, il court, le furet
Le furet du bois joli.

Il repassera par là
Le furet du bois, mesdames
Devinez s'il est ici
le furet du bois joli.

Il court, il court, le furet
Le furet du bois, mesdames,
Il court, il court, le furet
Le furet du bois joli.

Le furet est bien caché
Le furet du bois, mesdames,
Pourras-tu le retrouver?
Le furet du bois joli.

Ne pleure pas, Jeannette

Ne pleure pas, Jeannette,

Nous te marierons

Avec le fils d'un prince

Ou celui d'un baron.

Je ne veux pas d'un prince,

Encor' moins d'un baron.

Je veux mon ami Pierre,

Celui qu'est en prison.

Tu n'auras pas ton Pierre,

Nous le pendouillerons.

Si vous pendouillez Pierre,

Pendouillez moi avec.

Et l'on pendouilla Pierre,

Et sa Jeannette avec.

En route, amis, en route,

Nous les dépendouill'rons.

Aller


Présent

Je vais
tu vas
il va
nous allons
vous allez
ils vont

 

Passé composé

je suis allé
tu es allé
il est allé
nous sommes allés
vous êtes allés
ils sont allés

 

Imparfait

j' allais
tu allais
il allait
nous allions
vous alliez
ils allaient

Futur simple

j' irai
tu iras
il ira
nous irons
vous irez
ils iront


Être

 


Présent

je suis
tu es
il est
nous sommes
vous êtes
ils sont

 

Passé composé

j'ai été
tu as été
il a été
nous avons été
vous avez été
ils ont été

 

Imparfait

j' étais
tu étais
il était
nous étions
vous étiez
ils étaient

 

Futur simple

je serai
tu seras
il sera
nous serons
vous serez
ils seront

 


Venir


Présent

je v iens
tu v iens
il v ient
nous v enons
vous v enez
ils v iennent

Passé composé

je suis v enu
tu es v enu
il est v enu
nous sommes v enus
vous êtes v enus
ils sont v enus

 

Imparfait

je v enais
tu v enais
il v enait
nous v enions
vous v eniez
ils v enaient

Futur simple

je v iendrai
tu v iendras
il v iendra
nous v iendrons
vous v iendrez
ils v iendront


 

Avoir


Présent

j' ai
tu as
il a
nous avons
vous avez
ils ont

Passé composé

j'ai eu
tu as eu
il a eu
nous avons eu
vous avez eu
ils ont eu

Imparfait

j' avais
tu avais
il avait
nous avions
vous aviez
ils avaient

 

Futur simple

j' aurai
tu auras
il aura
nous aurons
vous aurez
ils auront


Pouvoir

 


Présent

je p eux
tu p eux
il p eut
nous p ouvons
vous p ouvez
ils p euvent

 

Passé composé

j'ai p u
tu as p u
il a p u
nous avons p u
vous avez p u
ils ont p u

 

Imparfait

je p ouvais
tu p ouvais
il p ouvait
nous p ouvions
vous p ouviez
ils p ouvaient

Futur simple

je p ourrai
tu p ourras
il p ourra
nous p ourrons
vous p ourrez
ils p ourront


 

 

Vouloir

 


Présent

je v eux
tu v eux
il v eut
nous v oulons
vous v oulez
ils v eulent

 

Passé composé

j'ai v oulu
tu as v oulu
il a v oulu
nous avons v oulu
vous avez v oulu
ils ont v oulu

 

Imparfait

je v oulais
tu v oulais
il v oulait
nous v oulions
vous v ouliez
ils v oulaient

Futur simple

je v oudrai
tu v oudras
il v oudra
nous v oudrons
vous v oudrez
ils v oudront


Aimer


Présent

j'aim e
tu aim es
il aim e
nous aim ons
vous aim ez
ils aim ent

 

Passé composé

j'ai aim é
tu as aim é
il a aim é
nous avons aim é
vous avez aim é
ils ont aim é

 

Imparfait

j'aim ais
tu aim ais
il aim ait
nous aim ions
vous aim iez
ils aim aient

 

Futur simple

j'aim erai
tu aim eras
il aim era
nous aim erons
vous aim erez
ils aim eront


 


Finir

Présent

je fin is
tu fin is
il fin it
nous fin issons
vous fin issez
ils fin issent

 

Passé composé

j'ai fin i
tu as fin i
il a fin i
nous avons fin i

vous avez fin i
ils ont fin i

 

Imparfait

je fin issais
tu fin issais
il fin issait
nous fin issions
vous fin issiez
ils fin issaient

Futur simple

je fin irai
tu fin iras
il fin ira
nous fin irons
vous fin irez
ils fin iront


 

 

S’appeler


Présent

je m'appel le
tu t'appel les
il s'appel le
nous nous appel ons
vous vous appel ez
ils s'appel lent

 

Passé composé

je me suis appel é
tu t'es appel é
il s'est appel é
nous nous sommes appel és
vous vous êtes appel és
ils se sont appel és

 

Imparfait

je m'appel ais
tu t'appel ais
il s'appel ait
nous nous appel ions
vous vous appel iez
ils s'appel aient

 

Futur simple

je m'appel lerai
tu t'appel leras
il s'appel lera
nous nous appel lerons
vous vous appel lerez
ils s'appel leront


 

Savoir


Présent

je s ais
tu s ais
il s ait
nous s avons
vous s avez
ils s avent

 

Passé composé

j'ai s u
tu as s u
il a s u
nous avons s u
vous avez s u
ils ont s u

Imparfait

je s avais
tu s avais
il s avait
nous s avions
vous s aviez
ils s avaient

Futur simple

je s aurai
tu s auras
il s aura
nous s aurons
vous s aurez
ils s auront


 

 

Futur immédiat

Aller + infinitif

Passé immédiat

Venir de + infinitif

Conditionnel présent

Racine du Futur + term. de l’Imparfait

L’instant présent

être en train de + infinitif

 

 

Des goûts et des couleurs

O n dit:
Rouge pour le timide
Blanc pour le peureux
Vert pour le coléreux
Alors, pourquoi pas:
Orange pour le curieux
Violet pour le courageux
Bleu pour l'amoureux
Et pour celui qui est toujours de bonne humeur
La couleur du bonheur.

 

 

Ta fête

Stromae

 

[Couplet 1]
Il est l'heure, fini l'heure de danser
Danse, t'inquiète pas tu vas danser
Balance-toi, mais tu vas te faire balancer
Défonce-toi, mais tu vas te faire défoncer

[Refrain]
Tu aimerais faire ta fête
Ta mère veut te la faire aussi, ta fête
Le juge voudrait te faire ta fête
Tout le monde te fera aussi ta fête

[Couplet 2]
Tu sors trop, du moins c'est ce qu'ils disent
Ils parlent trop, c'est pourquoi tes oreilles sifflent
À qui la faute? C'est la faute à autrui, hein?
C'est les autres, toi tu n'as qu'une seule envie

[Refrain]

 

 

Jules Renard

 

Histoires naturelles

Extraits

Les moutons II

LES MOUTONS: Mée... Mée... Mée...

LE CHIEN DE BERGER: Il n’y a pas de mais!

 

La chèvre

 

Personne ne lit la feuille du journal officiel affichée au mur de la mairie. Si, la chèvre. Elle se dresse sur ses pattes de derrière, appuie celles de devant au bas de l’affiche, remue ses cornes et sa barbe, et agite la tête de droite et de gauche, comme une vieille dame qui lit. Sa lecture finie, ce papier sentant bon la colle fraîche, la chèvre le mange. Tout ne se perd pas dans la commune.

 

Le lézard II

 

LE MUR: Je ne sais quel frisson me passe sur le dos.

LE LÉZARD: C’est moi.

 

Tenir

 


Présent

je t iens
tu t iens
il t ient
nous t enons
vous t enez
ils t iennent

 

Passé composé

j'ai t enu
tu as t enu
il a t enu
nous avons t enu
vous avez t enu
ils ont t enu

 

Imparfait

je t enais
tu t enais
il t enait
nous t enions
vous t eniez
ils t enaient

Futur simple

je t iendrai
tu t iendras
il t iendra
nous t iendrons
vous t iendrez
ils t iendront


 

Voir


Présent

je v ois
tu v ois
il v oit
nous v oyons
vous v oyez
ils v oient

 

Passé composé

j'ai v u
tu as v u
il a v u
nous avons v u
vous avez v u
ils ont v u

 

Imparfait

je v oyais
tu v oyais
il v oyait
nous v oyions
vous v oyiez
ils v oyaient

Futur simple

je v errai
tu v erras
il v erra
nous v errons
vous v errez
ils v erront


https://la-conjugaison.nouvelobs.com/

 

Serge Gainsbourg

 

{Ss In Uruguay}

SS in Uruguay, sous un chapeau de paille,
Je siffle un jus de papaye, avec paille,
SS in Uruguay, sous le soleil du rail,
Les souvenirs m'assaillent, aïe aïe aïe,


Il y a des couillonnes, qui parlent d'extraditionne,
Mais pour moi pas questionne de payer l'additionne.


SS in Uruguay, je n'étais qu'un homme de paille,
Mais je crains des représailles ou que j'aille,
SS in Uruguay, sous un chapeau de paille,
Je siffle un jus de papaye, avec paille,
SS in Uruguay, j'ai gardé de mes batailles,
Croix gammée et médailles en émail


Et toujours ces couillonnes, qui parlent d'extraditionne,
Mais pour moi pas questionne de payer l'additionne.


SS in Uruguay, J'ai ici de la canaille,
Qui m'obeit au doigt, Heil!, et à l'œil.

 

 

JULIEN DORÉ - Les limites

 

Je dépasse aisément toutes les limites quand je commence
Je consomme énormément le but est de ressentir les choses
Alors je dépasse et j'aime en faire des tonnes, ça irrite
Les braves gens plein de raison qui respectent les limites

Et je ne rêve pas je sais quand j'arrêterai,
je vais quitter paris,
je sais après je vais payer pour ça
Oui je vais payer pour ça

J'ai dépassé les limites aisément, facilement
Oué je dépasse les limites sans un problème éthique

Et je ne rêve pas je sais quand j'arrêterai
Je vais quitter Paris, je sais après je vais payer pour ça
Je vais payer tout ça
Je vais me retrouver au bagne
Je vais casser des cailloux en Guyane

Et je ne rêve pas je sais quand j'arrêterai
Je vais quitter Paris, je sais après je vais payer

J'ai dépassé les limites aisément largement
Quand je commence, je finis le travail proprement
Je consomme évidemment le plus possible de liquide
Et parfois même du solide bien en chair, bien enrobant

Et je ne rêve pas je sais quand j'arrêterai
Je vais quitter Paris, je sais après je vais payer
Et je ne rêve pas je sais quand j'arrêterai
Je vais quitter Paris, je sais après je vais payer pour ça
Et je ne rêve pas je sais quand j'arrêterai
Je vais quitter Paris, je sais après je vais payer pour ça
Ho je vais payer tout ça..
alors je vais...par ici la monnaie

 

Devinette 1:

 

Ce rêve argenté, t'y serais parti
Sur la route d'étoiles sans fin
Par le large des montagnes graves
Tu t'aurais agenouillé devant lui
Pas honteux de mots ni de larmes
Qui l'avait aimé, l'a crucifié

 

 

Devinette 2:

 

J'suis seulement heureuse quand il pleut
J'suis seulement heureuse quand c'est bien compliqué
Même si je sais que tu peux pas l'apprécier
J'suis seulement heureuse quand il pleut
Tu sais, je n'aime que des maivaises nouvelles
Qu'on se sent bon juste de rater son zèle
J'suis seulement heureuse quand il pleut

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le chat

 

I

Le mien ne mange pas les souris; il n’aime pas ça. Il n’en attrape que pour jouer avec. Quand il a bien joué, il lui fait grâce de la vie, et il va rêver ailleurs, l’innocent, assis dans la boucle de sa queue, la tête bien fermée comme un poing. Mais à cause des griffes, la souris est morte.

 

II

On lui dit: «Prends les souris et laisse les oiseaux! » C’est bien subtil, et le chat le plus fin quelquefois se trompe.

 

 

Noir Désir - Marlène

 

Oh Marlène
Les cœurs saignent
Et s'accrochent en haut
De tes bas
Oh Marlène
Dans tes veines
Coule l'amour
Des soldats
Et quand ils meurent ou s'endorment
C'est la chaleur de ta voix
Qui les apaise, et les traîne


Jusqu'en dehors des combats
Oh Marlène, c'est la haine
Qui nous a amener la
Mais Marlène, dans tes veines
Coulait l'amour des soldats
Eux quand ils meurent
Ou s'endorment
C'est dans le creux de tes bras
Qu'ils s'abandonnent
Et qu'ils brûlent
Comme un clope
Entre tes doigts

 

 

Mélanie Laurent - En t'attendant

 

Je fais des clins d’œil aux nuages
Des battements de cils
Je défie les plus grands orages
Parapluie en exil

Je fais des brasses dans de l’eau douce
Un peu maladroite
Des châteaux de sable dans la mousse
Éphémère et pas droite

Le temps prend tout son temps
Et moi je perds le mien
Je m’invente des jeux enfantins
Je fais peu avec rien
Le temps prend du bon temps
Et je m’ennuie avec le mien
Je m’invente des jeux qui ne valent rien
Je fais peu mais je fais bien
En t’attendant
En t’attendant

Je fais des bulles dans le l’eau d’rose
Me noie pour un amour
À l’horizon des nuits moroses
Têtue je vais je cours

Je fais des cercles de fumée
Avec mes cigarettes
Je laisse griller les belles années
Mais n’en fais qu’à ma tête

 

Je fais des partitions au sol
À l’encre de chine
Des mélodies pour jours d’école
Faciles et sans épines

Je fais des remous dans le bain
20 000 lieues sous les mers
Je verse dans l’eau ton parfum
Coule et puis prends de l’air

Le temps prend tout son temps
Et moi je perds le mien
Je m’invente des jeux enfantins
Je fais peu avec rien
Le temps prend du bon temps
Et je m’ennuie avec le mien
Je m’invente des jeux qui ne valent rien
Je fais peu mais je fais bien

Et toi de temps en temps
Tu passerais dans le mien
On jouerait comme des enfants
Du soleil dans nos matins
En attendant
En attendant

Et toi de temps en temps
Tu passerais dans le mien
On jouerait à faire semblant, peut-être…
Mais en le faisant bien

 

Jules Renard

 

Histoires naturelles

Le bouc

 

Son odeur le précède.

On ne le voit pas encore qu’elle est arrivée.

Il s’avance en tête du troupeau et les brebis le suivent, pêle-mêle, dans un nuage de poussière.

Il a des poils longs et secs qu’une raie partage sur le dos.

Il est moins fier de sa barbe que de sa taille, parce que la chèvre aussi porte une barbe sous le menton.

Quand il passe, les uns se bouchent le nez, les autres aiment ce goût-là. Il ne regarde ni à droite ni à gauche: il marche raide, les oreilles pointues et la queue courte.

Si les hommes l’ont chargé de leurs péchés, il n’en sait rien, et il laisse, sérieux, tomber un chapelet de crottes. Alexandre est son nom, connu même des 68 chiens.

La journée finie, le soleil disparu, il rentre au village, avec les moissonneurs, et ses cornes, fléchissant de vieillesse, prennent peu à peu la courbe des faucilles.

Un peu de Kharms à traduire:

В инкубаторе я просидел четыре месяца. Помню только, что инкубатор был стеклянный, прозрачный и с градусником. Я сидел внутри инкубатора на вате. Больше я ничего не помню. Через четыре месяца меня вынули из инкубатора. Это сделали как раз 1-го января 1906 года. Таким образом, я как бы родился в третий раз. Днем моего рождения стали считать именно 1 января.

 

 

J'ai Demandé À La Lune

J'ai demandé à la lune
Et le soleil ne le sait pas
Je lui ai montré mes brûlures
Et la lune s'est moquée de moi
Et comme le ciel n'avait pas fière allure
Et que je ne guérissais pas
Je me suis dit quelle infortune
Et la lune s'est moquée de moi

J'ai demandé à la lune
Si tu voulais encore de moi
Elle m'a dit "J'ai pas l'habitude
De m'occuper des cas comme ça"
Et toi et moi
On était tellement sûr
Et on se disait quelques fois
Que c'était juste une aventure
Et que ça ne durerait pas

Je n'ai pas grand chose à te dire
Et pas grand chose pour te faire rire
Car j'imagine toujours le pire
Et le meilleur me fait souffrir

J'ai demandé à la lune
Si tu voulais encore de moi
Elle m'a dit "J'ai pas l'habitude
De m'occuper des cas comme ça"
Et toi et moi
On était tellement sûr
Et on se disait quelques fois
Que c'était juste une aventure
Et que ça ne durerait pas

Le hanneton

 

I Un bourgeon tardif s’ouvre et s’envole du marronnier.

 

II Plus lourd que l’air, à peine dirigeable, têtu et ronchonnant, il arrive tout de même au but, avec ses ailes en chocolat.

 

Wuppertal

 

J'entends sortir de moi
J'entends partir de là
Cette une sorte de vie que personne ne voudra
C'est une sorte de vie j'espère que tu me choisiras
Entre ma vie entre tes mains entre tes pas
Entre l'ennui, entre tes doigts est que ça marchera?
Sur un fil j'obéis tes petits pas
Sur un fil je t'obéis, je lancerai pour toi

C'est une sorte d'envie que je découvrirai
Comme une sorte de défi et j'irai jusqu'au bout

J'entends m'éblouir de moi
J'entends me fleurir de ça
Comme une nouvelle vie que je ne quitterai pas
Comme un si belle vie un rêve qui dansera
Comme une nouvelle vie que je ne quitterai pas
Comme un fil entre tes rêve entre tes doigts
En équilibre je te suivrai pas à pas
Comme je défile entre tes yeux et je danse pour moi

Oh oh oh oh oh
Oh oh oh oh oh
Oh oh oh oh oh
Oh oh oh

Ici travailler, la terre et les pluies
Dans la boue et les airs de la nuit
Ici c'est une sorte de vie que personne ne voudrait
Oui ne voulait
Dans les champs j'attends de vivre et puis de mourir
Que c'est dur ici comme un sale enfer
De se tuer juste le corps
Et de voir grâce à toi
Ouais grâce à toi

Oh oh oh oh oh
Oh oh oh oh oh
Oh oh oh oh oh
Oh oh oh

Oui mais au début ça faisait tellement bizarre
Quand quelqu'un me touchait me caressait
Quand quelqu'un criait et me faisait danser
J'étais bien, oui j'étais bien
Alors merci, merci de m'avoir choisi
Merci d'avoir cru tellement en moi
Au jour où je suis devenu ce que je voulais
Oui ce que je voulais

Oh oh oh oh oh
Oh oh oh oh oh
Oh oh oh oh oh
Oh oh oh

 

 

Le complément circonstanciel

 

 

1. Il y avait une fois, dans le quartier des Gobelins, à Paris, une vieille sorcière, affreusement vieille, et laide, mais qui aurait bien voulu passer pour la belle fille du monde!
Un beau jour, en lisant le Journal des sorcières, elle tomba sur le communiqué suivant [...]
(La sorcière de la rue Mouffetard, Pierre Gripari)

 

2. Dans le jardin du paradis, sous l’arbre de la science, il y avait un rosier; là, dans la première rose, naquit un oiseau; il volait comme la lumière, sa couleur était splendide, magnifique son chant.
(«L’oiseau Phénix », H. C. Andersen)

 

3. Le garçon se mit en route avec la lettre, mais il s’égara et arriva le soir dans une grande forêt. Dans l’obscurité il vit une petite lumière, se dirigea vers elle et arriva à une petite chaumière. Au moment où il entra, une vieille femme était assise toute seule près du feu. En l’apercevant, elle fut effrayée et dit: «D’où viens-tu et où vas-tu? »
(«Le diable au trois cheveux d’or », Grimm)

 

4. Il était une fois un Roi et une Reine, qui étaient si fâchés de n’avoir point d’enfants, si fâchés qu’on ne saurait dire. Ils allèrent à toutes les eaux du monde; vœux, pèlerinages, menues dévotions, tout fut mis en œuvre, et rien n’y faisait. Enfin pourtant la Reine devint grosse, et accoucha d’une fille: on fit un beau Baptême; on donna pour Marraines à la petite Princesse toutes les Fées qu’on pût trouver dans le Pays (il s’en trouva sept), afin que chacune d’elles lui faisant un don, comme c’était la coutume des Fées en ce temps-là, la Princesse eût par ce moyen toutes les perfections imaginables. Après les cérémonies du Baptême toute la compagnie revint au Palais du Roi, où il y avait un grand festin pour les Fées. On mit devant chacune d’elles un couvert magnifique, avec un étui d’or massif, où il y avait une cuiller, une fourchette, et un couteau de fin or, garni de diamants et de rubis.
(«La Belle au bois dormant », Charles Perrault)

 

La sorcière de la rue Mouffetard

de Pierre Gripari

 

Il y avait une fois, dans le quartier des Gobelins, à Paris, une vieille sorcière, affreusement vieille, et laide, mais qui aurait bien voulu passer pour la plus belle fille du monde!

Un beau jour, en lisant le journal des sorcières, elle tomba sur le communiqué suivant:

Madame,

Vous qui êtes vieille et laide

Vous deviendrez jeune et jolie!

Et pour cela:

Mangez une petite fille,

A la sauce tomate!

Et plus bas, en petite lettre:

 

Attention!

Le prénom de cette petite fille

Devra obligatoirement commencer

Par la lettre N!

 

Hors il y avait, dans ce même quartier, une petite fille qui s’appelait Nadia. C’était la fille aînée de Papa Saïd (je ne sais pas si vous connaissez) qui tenait l’épicerie - buvette de la rue Broca.

- Il faut que je mange Nadia, se dit la sorcière.

 

Un beau jour que Nadia était sortie pour aller chez le boulanger, une vieille dame l’arrêta:

- Bonjour, ma petite Nadia!

- Bonjour, Madame!

- Veux-tu me rendre un service?

- Lequel?

- Ce serait d’aller chercher pour moi une boîte de sauce tomate chez ton papa. Cela m’éviterait d’y aller, je suis si fatiguée!

 

Nadia, qui avait bon cœur, accepta tout de suite. Si tôt qu’elle fut partie, la sorcière – car c’était elle – se mit à rire en se frottant les mains:

- Oh! Que je suis maligne! disait-elle. La petite Nadia va m’apporter elle-même la sauce pour la manger!

 

Une fois rentrée chez elle avec le pain, Nadia pris sur le rayonnage une boîte de sauce tomate, et elle se disposait à repartir, lorsque son papa l’arrêta:

- Et où vas-tu, comme ça?

- Je vais porter cette boîte de sauce tomate à une vieille dame qui me l’a demandée.

- Reste ici, dit Papa Saïd. Si ta vieille dame a besoin de quelque chose, elle n’a qu’à venir elle-même.

 

Nadia, qui était très obéissante, n’insista pas.

 

Mais le lendemain, en faisant les courses, elle fut, pour la seconde fois, arrêtée par la vieille:

- Eh bien, Nadia? Et ma sauce tomate?

- Je m’excuse, dit Nadia, toute rougissante, mais mon papa n’a pas voulu. Il dit que vous veniez vous-même.

- C’est bon, dit la vieille, j’irai.

 

Le jour même en effet, elle entrait dans l’épicerie:

- Bonjour, Monsieur Saïd.

- Bonjour, Madame.

- Vous désirez?

- Je voudrais Nadia.

- Hein?

- Oh pardon! Je voulais dire: une boîte de sauce tomate.

- Ah, bon! Une petite ou une grande?

- Une grande, c’est pour Nadia …

- Quoi?

- Non, non! Je voulais dire: c’est pour manger des spaghettis.

- Ah, bien! Justement, j’ai aussi des spaghettis …

- Oh, ce n’est pas la peine, j’ai déjà Nadia …

- Comment?

- Excusez-moi, je voulais dire: les spaghettis, je les ai déjà chez moi …

- En ce cas … voici la boîte.

 

La vieille pris la boîte, la paya, puis, au lieu de partir, se mit à la soupeser:

- Hum! C’est peut-être un peu lourd … Est-ce que vous ne pourriez pas …

- Quoi?

- Envoyer Nadia chez moi.

 

Mais Papa Saïd se méfiait.

- Non, Madame, nous ne livrons pas à domicile. Quant à Nadia, elle a autre chose à faire. Si cette boîte est trop lourde pour vous, et bien, tant pis, vous n’avez qu’à la laisser!

- C’est bon, dit la sorcière, je l’emporte. Au revoir, Monsieur Saïd!

- Au revoir, Madame!

 

Et la sorcière s’en fut avec la boîte de sauce tomate. Une fois rentrée chez elle, elle se dit:

- J’ai une idée: demain matin, je vais aller rue Mouffetard, et je me déguiserai en marchande. Lorsque Nadia viendra faire les courses pour ses parents, je l’attraperai.

 

 

Le lendemain, elle était rue Mouffetard, déguisée en bouchère, lorsque Nadia vint à passer.

  • Bonjour, ma petite fille. Tu veux de la viande?
  • Ah non, Madame, je viens acheter un poulet.
  • Zut! pensa la sorcière.

Le lendemain, elle se déguisait en marchande de volaille.

  • Bonjour, petite. Tu m’achètes un poulet?
  • Ah non, Madame. Aujourd’hui je veux de la viande.
  • Crotte! pensa la sorcière.

Le troisième jour, déguisée à nouveau, elle vendait à la fois de la viande et de la volaille.

  • Bonjour, Nadia, bonjour ma petite fille! Qu’est-ce que tu veux? Tu vois, aujourd’hui, je vends de tout: du bœuf, du mouton, du poulet, du lapin …
  • Oui, mais moi, je veux du poisson!
  • Flûte!

Rentrée chez elle, la sorcière réfléchit, réfléchit, puis elle eut une nouvelle idée:

  • Et bien, puisque c’est comme ça, demain matin, je deviendrai, à moi toute seule, toutes les marchandes de la rue Mouffetard!

Et en effet, le jour suivant, toutes les marchandes de la rue Mouffetard (il y en avait exactement 267), c’était elle.

Nadia vint, comme à l’ordinaire, s’approcha sans méfiance d’un éventaire de légumes pour acheter, cette fois, des haricots verts, et elle allait payer quand la marchande la saisit par le poignet, l’enleva et hop! l’enferma dans le tiroir – caisse.

Mais heureusement Nadia avait un petit frère, qui s’appelait Bachir. Voyant que sa grande sœur ne rentrait pas, Bachir se dit:

  • C’est sûrement la sorcière qui l’a prise, il faut que j’aille la délivrer.

Il prit sa guitare à la main, et s’en fut rue Mouffetard. En le voyant arriver, les 267 marchandes (qui étaient la sorcière) se mirent à crier:

  • Où vas-tu comme ça, Bachir?

Bachir ferma les yeux et répondit:

  • Je suis un pauvre musicien aveugle et je voudrais chanter une petite chanson pour gagner quelques sous.
  • Quelle chanson? demandèrent les marchandes.
  • Je veux chanter une chanson qui s’appelle: Nadia, où es-tu?
  • Non, pas celle-là! Chantes en une autre!
  • Mais je n’en sais pas d’autres!
  • Alors, chantes la tout bas!
  • C’est entendu! Je chanterai tout bas!

Et Bachir se mit à chanter tout haut:

 

Nadia, où es-tu?

Nadia, où es-tu?

Réponds, que je t’entende!

Nadia, où es-tu?

Nadia, où es-tu?

Car je ne te vois plus!

Moins fort! Moins fort! crièrent les 267 marchandes. Tu nous casses les oreilles!

Mais Bachir continuait de chanter:

 

Nadia, où es-tu?

Nadia, où es-tu?

Quand tout à coup une petite voix lui répondit:

Bachir, Bachir, délivre-moi

Où la sorcière me tuera!

En entendant ces mots, Bachir ouvrit les yeux, et les 267 marchandes sautèrent sur lui en criant:

  • C’est un faux aveugle! C’est un faux aveugle!

Mais Bachir, qui était courageux, brandit sa petite guitare et assomma d’un coup la marchande la plus proche. Elle tomba raide, et les 266 autres tombèrent en même temps qu’elle, assommées elles aussi.

Alors, Bachir entra dans toutes les boutiques, l’une après l’autre, en chantant:

Nadia, où es-tu?

Nadia, où es-tu?

Pour la seconde fois, la petite voix lui répondit:

Bachir, Bachir, délivre-moi

Où la sorcière me tuera!

Cette fois, il n’y avait plus de doute: la voix venait de chez la marchande de légumes. Bachir sauta dans la boutique par-dessus l’étalage au moment même où la marchande, sortant de son évanouissement, ouvrait un œil. Et en même temps qu’elle, les 266 autres ouvraient également l’œil. Heureusement, Bachir s’en aperçut et, d’un coup de guitare bien appliqué il les rendormit pour quelques minutes.

Ensuite, il essaya d’ouvrir le tiroir – caisse, cependant que Nadia continuait à chanter:

Bachir, Bachir, délivre-moi

Où la sorcière me tuera!

Mais le tiroir était trop dur, cela n’avançait pas. Nadia chantait, et Bachir travaillait, et pendant ce temps les 267 marchandes se réveillaient. Mais cette fois-ci, elles se gardaient bien d’ouvrir les yeux! Elles restaient les yeux fermés, au contraire, et elles s’approchaient en rampant de la boutique où Bachir travaillait, afin de le cerner.

Comme Bachir, épuisé, ne savait plus que faire, il vit passer un grand marin, tout jeune et très costaud, qui descendait la rue.

  • Bonjour, marin. Veux-tu me rendre un service?
  • Lequel?
  • Ce serait de porter ce tiroir – caisse jusque chez nous. Ma sœur est enfermée dedans.
  • Et qu’est-ce que j’aurai, comme récompense?
  • Tu auras l’argent, et moi ma sœur.
  • D’accord!

 

Bachir souleva le tiroir – caisse, et allait le passer au marin, quand la marchande de légumes, qui s’était approchée tout doucement, l’attrapa par un pied et se mit à glapir:

  • Ah brigand, je te tiens!

Bachir perdit l’équilibre, et laissa échapper le tiroir – caisse, celui – ci; qui était très lour, tomba en plein sur la tête de la marchande et, de ce coup-là, les 267 marchandes, toutes en même temps, le crâne fracassé, ouvert, avec toute la cervelle qui sortait. Cette fois, la sorcière était morte et bien morte.

Ce n’est pas tout: sous le choc, le tiroir s’ouvrit, et Nadia en sortit.

Elle embrassa son petit frère, le remercia, et tous deux retournèrent chez leurs parents, pendant que le marin ramassait dans le sang l’argent de la sorcière.

 

 

Aucun express

 

d’Alain Bashung; aussi repris par Noir Désir

 

 

Aucun express ne m'emmènera
Vers la félicité
Aucun tacot n'y accostera
Aucun Concorde n'aura ton envergure
Aucun navire n'y va
Sinon toi

Aucun trolley ne me tiendra
Si haut perché
Aucun vapeur ne me fera fondre
Des escalators au chariot ailé
J'ai tout essayé
J'ai tout essayé

J'ai longé ton corps
Épousé ses méandres
Je me suis emporté
Transporté
Par delà les abysses
Par dessus les vergers


Délaissant les grands axes
J'ai pris la contre-allée
Je me suis emporté
Transporté

Aucun landau ne me laissera
Bouche bée
Aucun Walhalla ne vaut le détour
Aucun astronef ne s'y attarde
Aucun navire n'y va
Sinon toi

J'ai longé ton corps
Épousé ses méandres
Je me suis emporté
Transporté
Par delà les abysses
Par dessus les vergers
Délaissant les grands axes
J'ai pris la contre-allée
Je me suis emporté
Transporté

Aucun express ne m'emmènera vers
la félicité
Aucun tacot n'y accostera
Aucun Concorde n'aura ton envergure
Aucun navire n'y va
Aucun

J'ai longé ton corps
Épousé ses méandres
Je me suis emporté
Transporté
Par delà les abysses
Par dessus les vergers
Délaissant les grands axes
J'ai pris la contre-allée
Je me suis emporté
Transporté

 

Никакой экспресс

Никакой экспресс меня не ввезёт в эфир счастливых грёз

Колымага не сбросит подножку мне

Размахом тебя не догонит и сам “Конкорд”
Парус не доплывёт

Тебя нет

 

В облак троллейбус не вытянет вкось токоприёмник свой

в котёл паровой сам не втоплюсь

эскалаторы в крылах колесниц -

- я всё куснул на зуб

я всё проверил сам

Разложил твоё тело

Взял в брак твой изгиб

И я унёс себя

Бездны покрыл сам собой

Взмыл над рощами вверх

От экспрессов устав

Я свернул на дублёр

Себя унёс я прочь

Себя унёс я прочь

Вынес вон


Ни одно ландо не разинет мне рот

Ради Валгаллы не сделаю крюк

Космолёт тут не задержит свой бег

Катер пройдёт впопыхах

Тебя нет

 

Разложил твоё тело

Взял в брак твой изгиб

И я унёс себя

Бездны покрыл сам собой

Взмыл над рощами вверх

От экспрессов устав

Я свернул на дублёр

Себя унёс я прочь

Себя унёс я прочь

Вынес вон

 

Никакой экспресс меня не ввезёт в эфир счастливых грёз

Колымага не сбросит подножку мне
Размахом тебя не догонит и сам “Конкорд”
Подушки воздушной нет

Тебя нет

Совсем

 

Разложил твоё тело

Взял в брак твой изгиб

И я унёс себя

Бездны покрыл сам собой

Взмыл над рощами вверх

От экспрессов устав

Я свернул на дублёр

Себя унёс я прочь

Себя унёс я прочь

Вынес вон

Isabelle Adjani - Ohio

 

J'suis dans un état proche de l'Ohio
J'ai le moral à zéro
J'suis dans un état proche de l'Ohio

J'approche peu à peu du Nevada
J'ai envie de m'évader
D'passer les frontières et de m'extrader

J'suis dans un état proche de l'Ohio
J'ai le moral à zéro
J'suis dans un état proche de l'Ohio
Je me suis perdue dans le Colorado
On m'a laissée en radeau
J'imaginais trouver l'Eldorado

J'suis dans un état proche de l'Ohio
J'ai le moral à zéro
J'suis dans un état proche de l'Ohio
Je marche forcée dans le Massachusetts
A côté de mes chaussettes
J'ai un p'tit scarabée d'or dans la tête

J'suis dans un état proche de l'Ohio
J'ai le moral à zéro
J'suis dans un état proche de l'Ohio
Et dans quel état serai-je en Utah
Je n'en ferai pas état
Etat second j'suis dans tous mes états

J'suis dans un état proche de l'Ohio
J'ai le moral à zéro
J'suis dans un état proche de l'Ohio

La paire de chaussures

 

Il était une fois une paire de chaussures qui étaient mariées ensemble. La chaussure droite, qui était le monsieur, s’appelait Nicolas, et la chaussure gauche, qui était la dame, s’appelait Tina.

Elles habitaient une belle boite de carton où elles étaient roulées dans du papier de soie. Elles s’y trouvaient parfaitement heureuses, et elles espéraient bien que cela durerait toujours.

Mais voilà qu’un beau matin une vendeuse les sortit de leur boîte afin de les essayer à une dame. La dame les mit, fit quelques pas avec, puis, voyant qu’elles lui allaient bien, elle dit:

· Je les achète.

· Faut-il vous les envelopper? demanda la vendeuse.

· Inutile, dit la dame, je rentre avec.

 

Elle paya et sortit, avec les chaussures neuves aux pieds.

C’est ainsi que Nicolas et Tina marchèrent toute une journée sans se voir l’un l’autre. Le soir seulement ils se retrouvèrent dans un placard obscur.

· C’est toi, Tina?

· Oui, c’est moi, Nicolas.

· Ah, quel bonheur! Je te croyais perdue!

· Moi aussi. Mais où étais-tu?

· Moi? J’étais au pied droit.

· Moi, j’étais au pied gauche.

· Je comprends tout, dit Nicolas? Toutes les fois que tu étais en avant, moi, j’étais en avant. C’est pour cela que nous ne pouvions pas nous voir.

· Et cette vie-là va recommencer chaque jour? demanda Tina.

· Je le crains!

· Mais c’est affreux! Rester toute la journée sans te voir, mon petit Nicolas! Je ne pourrai jamais m’y habituer!

· Ecoute, dit Nicolas, j’ai une idée: Puisque je suis toujours à droite et toi toujours à gauche, eh bien, chaque fois que j’avancerai, je ferai en même temps un petit écart de ton côté. Comme ça, nous dirons bonjour. D’accord?

· D’accord!

 

Ainsi fit Nicolas, de sorte que, tout au long du jour suivant, la dame qui portait les chaussures ne pouvait plus faire trois pas sans que son pied droit vienne accrocher son talon gauche, et plaf! à chaque fois, elle s’étalait par terre.

Très inquiète, elle alla, le jour même, consulter un médecin.

· Docteur, je ne sais pas ce que j’ai. Je me fais des croche-pieds à moi-même!

· Des croche-pieds à vous-même?

· Oui, docteur! A chaque pas que je fais, ou presque, mon pied droit accroche mon talon gauche, et cela me fait tomber!

· C’est très grave, dit le docteur. Si cela continue, il faudra vous couper le pied droit. Tenez, voici une ordonnance: vous en avez pour dix mille francs de médicaments. Donnez-moi deux mille francs pour la consultation, et revenez me voir demain.

 

Le soir même, dans le placard, Tina demandait à Nicolas:

· Tu as entendu ce qu’a dit le docteur?

· Oui j’ai entendu.

· C’est affreux! Si on coupe le pied droit de la dame, elle le jettera, et nous serons séparés pour toujours! Il faut faire quelque chose!

· Oui, mais quoi?

· Ecoute, j’ai une idée: puisque je suis à gauche, c’est moi, demain, qui ferai un petit écart à droite, à chaque fois que j’avancerai! D’accord?

· D’accord!

 

Ainsi fit-elle, de sorte que, tout au long du deuxième jour, c’était le pied gauche qui accrochait le talon droit, et plaf! la pauvre dame se retrouvait par terre. De plus en plus inquiète, elle retourna chez son médecin.

· Docteur, cela va de moins en moins! Maintenant, c’est mon pied gauche qui accroche mon talon droit!

· C’est de plus en plus grave, dit le docteur. Si cela continue, il faudra vous couper les deux pieds! Tenez, voici une ordonnance: vous en avez pour vingt mille francs de médicaments. Donnez-moi trois mille francs pour la consultation, et surtout, n’oubliez pas de revenir me voir demain!

 

Le soir même, Nicolas demandait à Tina:

· Tu as entendu?

· J’ai entendu.

· Si l’on coupe les deux pieds de la dame, qu’allons-nous devenir?

· Je n’ose pas y penser!

· Et pourtant, je t’aime, Tina!

· Moi aussi, Nicolas, je t’aime!

· Je voudrais ne jamais te quitter!

· Moi aussi, je le voudrais!

 

Ils parlaient ainsi, dans l’obscurité, sans se douter que la dame qui les avait achetés se promenait dans le couloir, en pantoufles, parce que les paroles du médecin l’empêchaient de dormir. En passant devant la porte du placard, elle entendit toute cette conversation et, comme elle était très intelligente, elle comprit tout.

· C’est donc ça, pensa-t-elle. Ce n’est pas moi qui suis malade, ce sont mes chaussures qui s’aiment! Comme c’est gentil!

 

Là-dessus, elle jeta à la boîte aux ordures les trente mille francs de médicaments qu’elle avait achetés et le lendemain elle dit à sa femme de ménage:

· Vous voyez cette paire de chaussures? Je ne les mettrai plus, mais je veux les garder quand même. Alors cirez-les bien, entretenez-les bien, qu’elles soient toujours brillantes, et surtout ne les séparez jamais l’une de l’autre!

Restée seule, la femme de ménage se dit:

· Madame est folle, de garder ces chaussures sans les mettre! Dans une quinzaine de jours, quand Madame les aura oubliées, je les volerai!

 

Quinze jours plus tard, elle les vola et se les mit aux pieds. Mais quand elle les eut mises, elle aussi commença à se faire des croche-pieds à elle-même. Un soir, dans l’escalier de service, comme elle descendait les ordures, Nicolas et Tina voulurent s’embrasser, et badaboum! Vlang! Bing! la femme de ménage se retrouva assise sur un palier, avec plein d’épluchures sur la tête, et une pelure de pomme de terre qui pendait, en spirale, sur son front, comme une boucle de cheveux.

· Ces chaussures sont sorcières, pensa-t-elle. Je ne les mettrai plus. Je vais les donner à ma nièce, qui est boiteuse!

 

C’est ce qu’elle fit. La nièce, qui était boiteuse, en effet, passait presque toute la journée assise sur une chaise, les pieds joints. Quand par hasard elle marchait, c’était si lentement qu’elle ne pouvait guère s’accrocher les pieds. Et les chaussures étaient heureuses car, même dans la journée, elles étaient le plus souvent côte à côte.

Cela dura longtemps. Malheureusement, comme la nièce était boiteuse, elle usait d’un côté plus vite que de l’autre.

Un soir, Tina dit à Nicolas:

· Je sens ma semelle qui devient fine, fine! Je vais bientôt être percée!

· Ne fais pas ça! dit Nicolas. Si on nous jette, nous allons être encore séparés!

· Je le sais bien, dit Tina, mais que faire? Je ne peux pas m’empêcher de vieillir!

 

Et en effet, huit jours plus tard, sa semelle était trouée. La boiteuse acheta des chaussures neuves, et jeta Nicolas et Tina dans la boîte à ordures.

· Qu’allons-nous devenir? demanda Nicolas.

· Je ne sais pas, dit Tina. Si seulement j’étais sûre de ne jamais te quitter!

· Approche-toi, dit Nicolas, et prends ma bride avec la tienne. De cette façon, nous ne serons pas séparés.

 

Ainsi firent-ils. Ensemble ils furent jetés à la poubelle, ensemble ils furent emportés par le camion des éboueurs, et abandonnés dans un terrain vague. Ils y restèrent ensemble jusqu’au jour où un petit garçon et une petite fille les y trouvèrent.

· Oh, regarde! Les chaussures! Elles sont bras dessus bras dessous!

· C’est qu’elles sont mariées ensemble, dit la petite fille.

· Eh bien, dit le petit garçon, puisqu’elles sont mariées ensemble, elles vont faire leur voyage de noces!

 

Le petit garçon prit les chaussures, les cloua côte à côte sur une planche, puis il porta la planche au bord de l’eau et la laissa descendre, au fil du courant, vers la mer. Pendant qu’elle s’éloignait, la petite fille agitait son mouchoir en criant:

· Adieu, chaussures, et bon voyage!

 

C’est ainsi que Nicolas et Tina, qui n’attendaient plus rien de l’existence, eurent quand même un beau voyage de noces.

 

Brigitte Fontaine - Demie Clocharde ♪

 

Des asticots dans l'héroïne
Ca me dégoute pour de bon
Dorénavant je bois du gin
Avec des sorbets aux marrons

Quand le printemps balaie la ville
Je vais rôder le long des quais
Avec le collier d'or qu'Emile
M'a acheté pour mon birthday

Je chatouille les fleurs du parc
En leur disant des mots d'amour
Et sur le cheval de Jeanne d'Arc
Je monte faire un petit tour

{Refrain:}
Demie clocharde
J'erre et musarde
Mi-suie, mi-neige
Dans les manèges
De la city
Qui me sourit

Les cerisiers de Notre-Dame
Préparent leur dôme éclatant
Pour que je joue, la joie dans l'âme
Communiante, voilée de blanc

La Chevrolet de la voisine
Est bien agréable le soir
Quand les lumières s'agglutinent
Petits moutons à l'abreuvoir

Je glisse dans les rues fardées
Mon clair flacon entre les doigts
En écoutant Bjork et Fauré
A l'auto-radio qui rougeoie

{au Refrain}

J'atterris Plaza Athénée
De temps en temps, la nuit, très tard
Pour plonger ma peau de bébé
Dans un bassin de marbre noir

Je m'envole dans la journée
En laissant la note à Emile
Dans la limousine volée
Elle est à moi, à moi, la ville

{au Refrain}

Le géant aux chaussettes rouges

 

Il était une fois un géant qui avait deux chaussettes rouges. Il était haut comme trois étages et vivait sous la terre.

Un beau jour, il se dit:

· C'est ennuyeux de rester garçon! Je vais faire un tour là-haut et tâcher de me marier.

Sitôt dit, sitôt fait: il fit un grand trou dans la terre au dessus de sa tête... Mais par malheur, au lieu de tomber en pleins champs, il déboucha au milieu d'un village.

Dans ce village, il y avait une jeune fille qui s'appelait Mireille, et qui aimait beaucoup les œufs à la coque. Ce matin-là, elle était justement à table avec un œuf dans son coquetier, et elle s'apprêtait à l'ouvrir avec une petit cuiller.

Au premier coup de cuiller, ma maison se mit



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Дата создания страницы: 2017-06-11 Нарушение авторских прав и Нарушение персональных данных


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