Les centres dramatiques nationaux




Les centres dramatiques nationaux sont issus de ce qu’on a appelé la «décentralisation dramatique» et proviennent initialement de troupes de province dont les directeurs, choisis à titre personnel pour leur valeur artistique, ont passé des accords tacitesou verbaux avec l’administration des Affaires culturelles.

Certains centres se sont vu attribuer une compétence nationale et même international; ils apparaissent presque comme des théâtres nationaux de région du fait de l’amplication de leur travail commencé depuis plusieurs années: Théâtre National populaire de Villeurbanne, Théâtre National de Marseille, de Lille, les Tréteaux de France.

Les compagnies dramatique indépendantes

Avant mai 68, il existait en France environ une trentaine de compagnies indépendantes plus ou moins subventionnées par les pouvoirs publics. Plus de mille sont aujourd’hui recensées dont 450 sont aidées par le ministère de la Culture.

Deux systèmes d’aide coexistent. La plupart d’entre elles sont soumises à l’évaluation annuelle d’une commission: elles sont dites «en commission». D’autres, en général les plus anciennes traitent directement avec la direction du Théâtre et des Spectacles: elles sont appelées «hors comission».

Illustré par la réussite de grandes troupes permanentes comme le Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine, ce monde théâtral nouveau comprend également de petites équipes à la recherche d’un public local ou d’un langage original.

Le théâtre privé

Dans les années 60, le théâtre privé est composé, en province, des théâtres municipaux et, à Paris, d’une cinquantaine de théâtres privés. Les deux tiers des théâtres parisiens ont un répertoire axé sur le «boulevard», les autres se consacrent à la présentation d’un théâtre plrs ambitieux (le Vieux-Colombier par example).

D’une façon générale, à l’époque, la vie des théâtres privés est difficile.

Il convient de distinguer parmi les théâtres privés ceux dont le but est de faire du commmerce et ceux qui s’attachent à promouvoir des oeuvres de qualité (dans la tradition du Cartel), et qui désirent seulement que leur gestion ne soit pas déficitaire.

En tout cas la situation du théâtre privé parisien apparaît maintenant comme bien meilleure. Une partie de ces résultats doit sans nul soute être à porter au crédit de l’Association pour le soutien au théâtre privé, qui aide financièrement certaines productions dramatiques.

Le théâtre amateur

Les troupes de théâtre amateur en France ont une activité importante et variée. Elles développent une pratique théâtrale de loisir: celui qui l’exerce n’a pas l’ambition d’en vivre. Cetteactivité est donc du ressort du ministère du Temps libre. Elle s’exerce aussi au sein de stages organisés par des conseillers techniques et pédagogiques, de groupes de lycéens ou d’étudiants, d’entreprises, du «troisième âge», de maisons des jeunes, etc.

Les Français

Il y a un peu plus d’un siècle, Goethe écrivait:

«La litterature national n’a plus grand sens aujourd’hui: le temps de la littérature mondial est venu et chacun doit aujourd’hui travailler à hâter ce temps. Si je ne me prompe, ce sont les Français qui tireront le plus guand avantage de cet immense mouvement.»

D’une certaine manière, il ne se trompait pas; les Français dominèrent en partie les destinées du théâtre pendant une grande partie du siècle passé, et pontrèrent en tout cas l’example de leur invention, de leur talent et de leur rigeure dans tous les genres théâtraux.

La France, pourtant, n’est pas dans une meilleure situation aujourd’hui que la plupart des nations voisines, et cette situation quasi-général de déclin montre bien que s’il y a une responabilité à trouver, elle ne peut se résumer à un rapport théâtre-Etat.

Le public

Les vraies nouveautés au théâtre, ouevres qui éclairent leur temps, les oeuvres fortes, même difficiles, attirent immanquablement le public. On s’étonnera toujours que des portefaix et des valets aient pu se presser aux grandes oeuvres de Shakespeare, alors qu’ils boudaient dans le même temps des pièces que ne leur plaisaient pas.

Le public n’est pas devenu ingrat, mais il a été rendu méfiant. Trop de spectacles prétentieux ou ennuyeux l’on passablement décourage, et lui feront rater un autre jour un spectacle de qualité. En se refusant à une certaine rigueur, le milieu théâtral fait en partie payer à ses peilleurs élément les faiblesses de ses plus médiocres.

Conclusion:

Le secret du théâtre

La conclusion de ce long parcours historique de l’art théâtral aboutit donc sur le constat d’une certaine période de repli, une période qui sera peut-être un jour analysée comme une étape nécessaire. Elle n’est pas sans précédent et, dans le passé, de nouveaux auteurs sont toujours parvenus à faire renaître de ses cendres une dramaturgie quelquefois défaillante. Peut-être faut-il susciter et soutenir ce nouvel élan, et l’éspérer aussi beau, ausse riche, aussi surprenant qu’ont pu l’être en leur temps les grands moments de l’art dramatique. L’histoire et l’art sont imprévisible, mais le théâtre continuera très certainement d’appartenir à l’un et à l’autre.

Il reste aux auteurs, aux acteurs, aux metteurs en scène de demain, à médeter le grand secret du théâtre, celui qu’avaient découvert leurs illustres prédécesseurs. Molière disait, dans La Critique de l’Ecole des femmes:

«Je voudrais bien savoir si la grande fègle de toutes les règles n’est pas de plaire.»

Racine renchérissait, dans la préface de Bérénice:

«La principale règle est de plaire et de toucher. Toutes les autres ne sont faites que pour parvenir à cette première.»

Et Boileau le versifia dans son Art poètique:

«Le secret est d’abord de plaire et de toucher.»

Bibliographie

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