LA TROUPE DU SIGNOR VITALIS 2 глава




 

— Pourtant (однако), dit-il en terminant son récit (сказал он, заканчивая свой рассказ), je lui ai donné le conseil de faire un procès à l'entrepreneur (я дал ему совет подать в суд на хозяина; faire un procès — подать в суд: «сделать процесс»).

— Un procès (судебный процесс), cela coûte gros (это стоит слишком дорого; gros — толстый; большой; значительный).

— Oui, mais quand on le gagne (зато когда его выигрываешь…; oui — да; mais — но)!

Mère Barberin aurait voulu aller à Paris (матушка хотела бы поехать в Париж; vouloir — хотеть), mais c'était une terrible affaire qu'un voyage si long et si coûteux (но такое долгое и дорогое путешествие было чрезвычайным делом; terrible — страшный, ужасный; чрезвычайный; affaire, f — дело; предприятие; coûteux — дорогостоящий, дорогой; coûter — стоить).

 

— Pourtant, dit-il en terminant son récit, je lui ai donné le conseil de faire un procès à l'entrepreneur.

— Un procès, cela coûte gros.

— Oui, mais quand on le gagne!

Mère Barberin aurait voulu aller à Paris, mais c'était une terrible affaire qu'un voyage si long et si coûteux.

 

Le lendemain matin nous descendîmes au village pour consulter le curé (на следующий день утром мы пошли: «спустились» в деревню, чтобы обратиться за советом к приходскому священнику; descendre — спускаться; consulter — консультироваться, обратиться за советом). Celui-ci ne voulut pas la laisser partir sans savoir avant (он не хотел отпускать ее /к мужу/, прежде чем узнает; laisser partir — отпускать; avant — до, прежде) si elle pouvait être utile à son mari (может ли она быть полезной своему мужу; pouvoir — мочь). Il écrivit à l'aumônier de l'hôpital (он написал священнику при больнице; écrire — писать; aumônier, m — священник /при войсковой части, при тюрьме, при каком-либо учреждении/; капеллан; духовник) où Barberin était soigné (в которой Барберена лечили; soigner — заботиться; лечить), et quelques jours après il reçut une réponse (и несколько дней спустя он получил ответ; après — после; recevoir — получать), disant que mère Barberin ne devait pas se mettre en route (/в котором/ говорилось о том, что матушка не должна отправляться в путь; devoir — быть должным; se mettre — приниматься за; начинать), mais qu'elle devait envoyer une certaine somme d'argent à son mari (но что она должна отправить некоторую сумму денег своему мужу), parce que celui-ci allait faire un procès à l'entrepreneur chez lequel il avait été blessé (потому что он собирался подать в суд на хозяина, у которого он получил увечье: «был ранен»).

 

Le lendemain matin nous descendîmes au village pour consulter le curé. Celui-ci ne voulut pas la laisser partir sans savoir avant si elle pouvait être utile à son mari. Il écrivit à l'aumônier de l'hôpital où Barberin était soigné, et quelques jours après il reçut une réponse, disant que mère Barberin ne devait pas se mettre en route, mais qu'elle devait envoyer une certaine somme d'argent à son mari, parce que celui-ci allait faire un procès à l'entrepreneur chez lequel il avait été blessé.

 

Les journées (дни), les semaines s'écoulèrent (недели проходили; s’ecouler — проходить, миновать, пролетать /о времени/) et de temps en temps il arriva des lettres (и время от времени приходили письма; arriver — приходить) qui toutes demandaient de nouveaux envois d'argent (в каждом из которых содержалась просьба: «просили» снова выслать деньги; demander — просить; envoi, m — отправка, посылка /действие/; envoyer — посылать); la dernière (в последнем), plus pressante que les autres (более настойчивом, чем все остальные; pressant — настойчивый; спешный, безотлагательный), disait que s'il n'y avait plus d'argent (говорилось о том, что если больше нет денег), il fallait vendre la vache pour s'en procurer (нужно продать корову, чтобы раздобыть их; se procurer — добывать).

Ceux-là seuls qui ont vécu à la campagne avec les paysans savent (только те, кто жили в деревне с крестьянами знают; savoir — знать) ce qu'il y a de détresses et de douleurs dans ces trois mots (сколько скорби и боли в этих трех словах; detresse, f — невзгоды; скорбь; douleur, f — боль): «vendre la vache» (продать корову).

 

Les journées, les semaines s'écoulèrent et de temps en temps il arriva des lettres qui toutes demandaient de nouveaux envois d'argent; la dernière, plus pressante que les autres, disait que s'il n'y avait plus d'argent, il fallait vendre la vache pour s'en procurer.

Ceux-là seuls qui ont vécu à la campagne avec les paysans savent ce qu'il y a de détresses et de douleurs dans ces trois mots: «vendre la vache».

 

Pour le naturaliste (для натуралиста), la vache est un animal ruminant (корова — это жвачное животное; ruminer — жевать); pour le promeneur (для гуляющего; se promener — гулять), c'est une bête qui fait bien dans le paysage (это животное, которое производит хорошее впечатление в пейзаже = хорошо вписывается в пейзаж; faire bien dans le paysage — производить хорошее впечатление; faire — делать; bien — хорошо) lorsqu'elle lève au-dessus des herbes son mufle noir humide de rosée (когда она поднимает над травой свою черную морду, влажную от росы; lever — поднимать; herbe, f — трава; noir — черный; rosée, f — роса); pour l'enfant des villes (для городского ребенка; ville, f — город), c'est la source du café au lait et du fromage à la crème (это источник кофе с молоком и сыра со сливками; fromage, m — сыр); mais pour le paysan (но для крестьянина), c'est bien plus et bien mieux encore (это /нечто/ большее и еще лучше). Si pauvre qu'il puisse être (каким бы бедным он ни был; pouvoir — мочь; être — быть) et si nombreuse que soit sa famille (и какой бы многодетной ни была его семья; nombreux — многочисленный; многодетный), il est assuré de ne pas souffrir de la faim (он уверен в том, что не будет терпеть голод; assuré — уверенный; assurer — уверять; souffrir — страдать; терпеть) tant qu'il a une vache dans son étable (поскольку у него есть корова в хлеву; étable, f — стойло, хлев).

 

Pour le naturaliste, la vache est un animal ruminant; pour le promeneur, c'est une bête qui fait bien dans le paysage lorsqu'elle lève au-dessus des herbes son mufle noir humide de rosée; pour l'enfant des villes, c'est la source du café au lait et du fromage à la crème; mais pour le paysan, c'est bien plus et bien mieux encore. Si pauvre qu'il puisse être et si nombreuse que soit sa famille, il est assuré de ne pas souffrir de la faim tant qu'il a une vache dans son étable.

 

Avec une longe ou même avec une simple hart (на аркане или даже на простой веревке) nouée autour des cornes (повязанной вокруг ее рогов), un enfant promène la vache le long des chemins herbus (ребенок пасет: «водит» корову вдоль дорог, заросших травой), là où la pâture n'appartient à personne (там, где пастбище не принадлежит никому; appartenir — принадлежать), et le soir la famille entière a du beurre dans sa soupe (и вечером вся семья имеет масло на ужин; entier — целый; soupe, f — суп; разг. еда) et du lait pour mouiller ses pommes de terre (и молоко, чтобы добавить его в картофель: «смочить картофель»; mouiller — смачивать; поливать): le père (отец), la mère (мать), les enfants (дети), les grands comme les petits (как взрослые, так и дети), tout le monde vit de la vache (все питаются тем, что дает корова; tout le monde — все; vivre — жить).

 

Avec une longe ou même avec une simple hart nouée autour des cornes, un enfant promène la vache le long des chemins herbus, là où la pâture n'appartient à personne, et le soir la famille entière a du beurre dans sa soupe et du lait pour mouiller ses pommes de terre: le père, la mère, les enfants, les grands comme les petits, tout le monde vit de la vache.

 

Nous vivions si bien de la nôtre (наша /корова/ нас так хорошо кормила: «мы жили так хорошо от нашей /коровы/»), mère Barberin et moi (матушка и я), que jusqu'à ce moment je n'avais presque jamais mangé de viande (что = хотя до настоящего момента я почти никогда не ел мяса; viande, f — мясо). Mais ce n'était pas seulement notre nourrice qu'elle était (но она была не только нашей кормилицей; seulement — только), c'était encore notre camarade (это еще был наш товарищ), notre amie (наша подруга), car il ne faut pas s'imaginer que la vache est une bête stupide (так как не надо представлять себе, что корова — это глупое животное; stupide — глупый), c'est au contraire un animal plein d'intelligence et de qualités morales (напротив, это животное преисполненное ума и нравственности: «нравственных качеств»; au contraire — наоборот; plein de — полный; преисполненный; qualité, f — качество; достоинство; moral — нравственный; умственный) d'autant plus développées qu'on les aura cultivées par l'éducation (тем более развитых, что их прививали /в процессе/ воспитания; d’autant plus — тем более, что; développer — развивать; éducation, f — воспитание).

 

Nous vivions si bien de la nôtre, mère Barberin et moi, que jusqu'à ce moment je n'avais presque jamais mangé de viande. Mais ce n'était pas seulement notre nourrice qu'elle était, c'était encore notre camarade, notre amie, car il ne faut pas s'imaginer que la vache est une bête stupide, c'est au contraire un animal plein d'intelligence et de qualités morales d'autant plus développées qu'on les aura cultivées par l'éducation.

 

Nous caressions la nôtre (мы гладили нашу /корову/), nous lui parlions (мы с ней разговаривали), elle nous comprenait (она нас понимала), et de son côté (и, со своей стороны), avec ses grands yeux ronds pleins de douceur (своими большими круглыми глазами, полными нежности; rond — круглый), elle savait très bien nous faire entendre (она отлично умела дать нам понять; savoir faire entendre — уметь дать понять; entendre — слышать; понимать) ce qu'elle voulait ou ce qu'elle ressentait (что она хотела или что она чувствовала; ressentir — чувствовать).

 

Nous caressions la nôtre, nous lui parlions, elle nous comprenait, et de son côté, avec ses grands yeux ronds pleins de douceur, elle savait très bien nous faire entendre ce qu'elle voulait ou ce qu'elle ressentait.

 

Enfin nous l'aimions et elle nous aimait (в конце концов мы ее любили, и она любила нас), ce qui est tout dire (и этим все сказано; tout — все).

Pourtant il fallut s'en séparer (однако, нужно было с ней разлучиться; se séparer — расставаться, разлучаться), car c'était seulement par «la vente de la vache» qu'on pouvait satisfaire Barberin (ибо только продав корову: «продажей коровы» можно было помочь: «угодить» Барберену; vente, f — продажа; vendre — продавать; satisfaire — удовлетворять; угождать).

 

Enfin nous l'aimions et elle nous aimait, ce qui est tout dire.

Pourtant il fallut s'en séparer, car c'était seulement par «la vente de la vache» qu'on pouvait satisfaire Barberin.

 

Il vint un marchand à la maison (в дом пришел торговец; venir — приходить) et après avoir bien examiné la Roussette (и хорошо осмотрев Рыжуху; examiner — осматривать; roux — рыжий; rousse — рыжая), après l'avoir longuement palpée en secouant la tête d'un air mécontent (после того, как он долго ощупывал ее и качал головой с недовольным видом; longuement —долго; long — долгий; длинный; palper — ощупывать; secouer — трясти, качать), après avoir dit et répété cent fois qu'elle ne lui convenait pas du tout (после того, как он сказал и сто раз повторил, что она ему совсем не подходит; convenir — подходить, устраивать; pas du tout — совсем не), que c'était une vache de pauvres gens (что это корова бедных людей; gens, m, pl — люди) qu'il ne pourrait pas revendre (которую он не сможет перепродать; revendre — снова продать), qu'elle n'avait pas de lait (что она не давала молоко = у нее не было молока), qu'elle faisait du mauvais beurre (что от нее плохое масло; faire — делать), il avait fini par dire qu'il voulait bien la prendre (в конце концов он сказал, что возьмет ее = он закончил тем, что сказал, что он желает ее взять; finir — заканчивать), mais seulement par bonté d'âme (но только по доброте души; bonté, f — доброта) et pour obliger mère Barberin qui était une brave femme (и чтобы оказать услугу матушке, которая была славной женщиной; obliger — обязывать; оказать услугу; brave — смелый; славный).

 

Il vint un marchand à la maison et après avoir bien examiné la Roussette, après l'avoir longuement palpée en secouant la tête d'un air mécontent, après avoir dit et répété cent fois qu'elle ne lui convenait pas du tout, que c'était une vache de pauvres gens qu'il ne pourrait pas revendre, qu'elle n'avait pas de lait, qu'elle faisait du mauvais beurre, il avait fini par dire qu'il voulait bien la prendre, mais seulement par bonté d'âme et pour obliger mère Barberin qui était une brave femme.

 

La pauvre Roussette (бедная Рыжуха), comme si elle comprenait ce qui se passait (словно она понимала, что происходит; se passer — происходить), avait refusé de sortir de son étable (отказывалась выходить из хлева) et elle s'était mise à meugler (и принялась мычать; se mettre — приниматься, начинать).

— Passe derrière et chasse-la (подойди сзади и выгони ее; derrière — сзади, позади; chasser — прогонять), m'avait dit le marchand (сказал мне торговец) en me tendant le fouet (протягивая мне хлыст; tendre — протягивать) qu'il portait passé autour de son cou (который он носил надетым вокруг шеи; porter — носить, passer — проходить; продевать; autour de — вокруг).

— Pour ça non (этого не надо: «для этого = что касается этого — нет»), avait dit mère Barberin.

 

La pauvre Roussette, comme si elle comprenait ce qui se passait, avait refusé de sortir de son étable et elle s'était mise à meugler.

— Passe derrière et chasse-la, m'avait dit le marchand en me tendant le fouet qu'il portait passé autour de son cou.

— Pour ça non, avait dit mère Barberin.

 

Et, prenant la vache par la longe (и взяв корову за аркан; prendre — брать), elle lui avait parlé doucement (она с ней нежно заговорила).

— Allons (ну же), ma belle (моя красавица), viens (пойдем: «приходи/иди сюда»), viens.

Et Roussette n'avait plus résisté (и Рыжуха больше не сопротивлялась; résister — сопротивляться); arrivée sur la route (выйдя: «приехав» на дорогу), le marchand l'avait attachée derrière sa voiture (торговец привязал ее позади своей повозки; voiture, f — машина; повозка), et il avait bien fallu qu'elle suivît le cheval (нужно было, чтобы она следовала за лошадью = и ей пришлось последовать за лошадью; suivre — следовать).

 

Et, prenant la vache par la longe, elle lui avait parlé doucement.

— Allons, ma belle, viens, viens.

Et Roussette n'avait plus résisté; arrivée sur la route, le marchand l'avait attachée derrière sa voiture, et il avait bien fallu qu'elle suivît le cheval.

 

Nous étions rentrés dans la maison (мы вернулись в дом). Mais longtemps encore nous avions entendu ses beuglements (но еще долго мы слышали ее мычание; beugler — мычать, реветь).

Plus de lait (больше /не было/ молока), plus de beurre (больше /не было/ масла). Le matin un morceau de pain (утром кусочек хлеба); le soir des pommes de terre au sel (вечером картошка с солью).

 

Nous étions rentrés dans la maison. Mais longtemps encore nous avions entendu ses beuglements.

Plus de lait, plus de beurre. Le matin un morceau de pain; le soir des pommes de terre au sel.

 

Le mardi gras arriva justement peu de temps après la vente de Roussette (масленица наступила как раз спустя некоторое время после продажи Рыжухи; mardi gras, m — масленица; mardi gras — последний день карнавала /перед постом/: «жирный вторник»); l'année précédente (в прошлом: «предыдущем» году), pour le mardi gras (на масленицу), mère Barberin m'avait fait un régal avec des crêpes et des beignets (матушка матушка угощала меня блинами и оладьями; régal, m — любимое блюдо; лакомство; большое удовольствие, наслаждение; crêpe, f — блин; beignet, m — оладья); et j'en avais tant mangé (и я их столько ел; tant — столько), tant mangé qu'elle en avait été toute heureuse (что она была совершенно счастлива; heureux — счастливый).

 

Le mardi gras arriva justement peu de temps après la vente de Roussette; l'année précédente, pour le mardi gras, mère Barberin m'avait fait un régal avec des crêpes et des beignets; et j'en avais tant mangé, tant mangé qu'elle en avait été toute heureuse.

 

Mais alors nous avions Roussette (но в то время у нас была Рыжуха; alors — в то время, тогда), qui nous avait donné le lait pour délayer la pâte (которая давала нам молоко, чтобы замесить = разбавить тесто; délayer — разбавлять; разжижать) et le beurre pour mettre dans la poêle (и масло, чтобы положить на сковородку).

Plus de Roussette (нет больше Рыжухи), plus de lait (нет больше молока), plus de beurre (нет больше масла), plus de mardi gras (и нет = не будет больше масленицы); c'était ce que je m'étais dit tristement (вот что сказал я самому себя с грустью; tristement — грустно; triste — грустный).

 

Mais alors nous avions Roussette, qui nous avait donné le lait pour délayer la pâte et le beurre pour mettre dans la poêle.

Plus de Roussette, plus de lait, plus de beurre, plus de mardi gras; c'était ce que je m'étais dit tristement.

 

Mais mère Barberin m'avait fait une surprise (но матушка устроила: «сделала» мне сюрприз); bien qu'elle ne fût pas emprunteuse (хоть она и не любила брать взаймы: «не была просительницей»; emprunter — занимать, брать в долг), elle avait demandé une tasse de lait à l'une de nos voisines (она попросила чашку молока у одной из наших соседок), un morceau de beurre à une autre (кусочек масла у другой) et quand j'étais rentré (и когда я вернулся), vers midi (около полудня: «к полудню»), je l'avais trouvée en train de verser de la farine dans un grand poêlon en terre (я застал ее, когда она насыпала муку в большой глиняный котелок; terre, f — земля; глина; en train de + inf — делая что-либо; train, m — ход, движение).

 

Mais mère Barberin m'avait fait une surprise; bien qu'elle ne fût pas emprunteuse, elle avait demandé une tasse de lait à l'une de nos voisines, un morceau de beurre à une autre et quand j'étais rentré, vers midi, je J'avais trouvée en train de verser de la farine dans un grand poêlon en terre.

 

— Tiens! (подумать только: «держи») de la farine (мука), dis-je en m'approchant d'elle (сказал я, приближаясь к ней; s’approcher — подходить; приближаться; proche — близкий).

— Mais oui (ну да), fit-elle en souriant (ответила она, улыбаясь; sourire — улыбаться), c'est bien de la farine (это действительно мука), mon petit Rémi (мой маленький Реми), de la belle farine de blé (прекрасная пшеничная мука; blé, m — зерно; пшеница); tiens (понюхай), vois comme elle fleure bon (попробуй, как она вкусно пахнет; voir — видеть; fleurer — приятно пахнуть).

 

— Tiens! de la farine, dis-je en m'approchant d'elle.

— Mais oui, fit-elle en souriant, c'est bien de la farine, mon petit Rémi, de la belle farine de blé; tiens, vois comme elle fleure bon.

 

Si j'avais osé (если бы я осмелился; oser — осмеливаться), j'aurais demandé à quoi devait servir cette farine (я бы спросил, для чего должна послужить = нужна эта мука); mais précisément parce que j'avais grande envie de le savoir (но именно от того, что я очень желал это узнать; précis — точный; envie, f — желание), je n'osais pas en parler (я не осмеливался об этом говорить). Et puis d'un autre côté je ne voulais pas dire (и потом, с другой стороны, я не хотел говорить) que je savais que nous étions au mardi gras (что я знал, что сейчас масленица: «что мы были в масленице») pour ne pas faire de la peine à mère Barberin (чтобы не огорчать матушку: «не доставлять огорчения»).

 

Si j'avais osé, j'aurais demandé à quoi devait servir cette farine; mais précisément parce que j'avais grande envie de le savoir, je n'osais pas en parler. Et puis d'un autre côté je ne voulais pas dire que je savais que nous étions au mardi gras pour ne pas faire de la peine à mère Barberin.

 

— Qu'est-ce qu'on fait avec de la farine (что делают из муки)? dit-elle me regardant (сказала она, глядя на меня).

— Du pain (хлеб).

— Et puis encore (а еще что)?

— De la bouillie (кашу).

— Et puis encore?

— Dame... Je ne sais pas (ну откуда же я знаю; dame — /междометие/ конечно!, еще бы! mais dame, oui! — ну конечно!, разумеется dame, je ne sais pas! — ну откуда же я знаю!).

 

— Qu'est-ce qu'on fait avec de la farine? dit-elle me regardant.

— Du pain.

— Et puis encore?

— De la bouillie.

— Et puis encore?

— Dame... Je ne sais pas.

 

— Si, tu sais bien (да нет же, ты прекрасно знаешь). Mais comme tu es un bon petit garçon (но так как ты хороший маленький мальчик), tu n'oses pas le dire (ты не осмеливаешься это сказать). Tu sais que c'est aujourd'hui mardi gras (ты знаешь, что сегодня масленица), le jour des crêpes et des beignets (день блинов и оладий). Mais comme tu sais aussi que nous n'avons ni beurre (но так как ты также знаешь, что у нас нет ни масла), ni lait (ни молока), tu n'oses pas en parler (ты не осмеливаешься об этом говорить). C'est vrai ça (это так: «это правда, это»)?

— Oh! mère Barberin.

 

— Si, tu sais bien. Mais comme tu es un bon petit garçon, tu n'oses pas le dire. Tu sais que c'est aujourd'hui mardi gras, le jour des crêpes et des beignets. Mais comme tu sais aussi que nous n'avons ni beurre, ni lait, tu n'oses pas en parler. C'est vrai ça?

— Oh! mère Barberin.

 

— Comme d'avance j'avais deviné tout cela (так как заранее я догадывалась обо всем этом; deviner — догадаться), je me suis arrangée pour que mardi gras ne te fasse pas vilaine figure (я постаралась, чтобы масленица тебя не огорчила: «не сделала тебе недовольный вид»; s’arranger — постараться, принимать меры; vilain — плохой, скверный; figure, f — лицо; внешний вид). Regarde dans la huche (загляни в ларь).

Le couvercle levé, et il le fut vivement (быстро приподняв крышку: «крышка поднята»; couvercle, m — крышка; vivement — быстро, живо), j'aperçus le lait (я заметил молоко; apercevoir — замечать), le beurre (масло), des œufs (яйца) et trois pommes (и три яблока).

 

— Comme d'avance j'avais deviné tout cela, je me suis arrangée pour que mardi gras ne te fasse pas vilaine figure. Regarde dans la huche.

Le couvercle levé, et il le fut vivement, j'aperçus le lait, le beurre, des œufs et trois pommes.

 

— Donne-moi les œufs (подай мне яйца), me dit-elle (сказала она мне), et, pendant que je les casse (и пока я их разбиваю), pèle les pommes (почисти яблоки; peler — чистить).

Pendant que je coupais les pommes en tranches (в то время, как я резал яблоки ломтиками; tranche, f — ломтик), elle cassa les œufs dans la farine (она разбила яйца в муку) et se mit à battre le tout (и начала все взбивать; se mettre à — приниматься /делать что-либо/), en versant dessus, de temps en temps, une cuillerée de lait (вливая время от времени ложечку молока; cuillerée, f — содержимое ложки; ложка чего-либо; cuiller/cuillère, f — ложка).

 

— Donne-moi les œufs, me dit-elle, et, pendant que je les casse, pèle les pommes.

Pendant que je coupais les pommes en tranches, elle cassa les œufs dans la farine et se mit à battre le tout, en versant dessus, de temps en temps, une cuillerée de lait.

 

Quand la pâte fut délayée (когда тесто было замешено: «разбавлено»), mère Barberin posa la terrine sur les cendres chaudes (матушка поставила глиняный горшочек на теплую золу; poser — поставить; cendre, f — пепел, зола), et il n'y eut plus qu'à attendre le soir (и оставалось только дождаться вечера), car c'était à notre souper que nous devions manger les crêpes et les beignets (потому что мы должны были есть блины и оладьи за нашим ужином: «потому что как раз за нашим ужином …»).

Pour être franc (если быть честным: «чтобы быть честным»), je dois avouer que la journée me parut longue (я должен признаться, что день показался мне долгим; paraître — казаться) et que plus d'une fois j'allai soulever le linge qui recouvrait la terrine (и что я не раз подходил, чтобы приподнять полотенце, которое покрывало горшочек; linge, m — белье; кусок белой материи; полотенце).

 

Quand la pâte fut délayée, mère Barberin posa la terrine sur les cendres chaudes, et il n'y eut plus qu'à attendre le soir, car c'était à notre souper que nous devions manger les crêpes et les beignets.

Pour être franc, je dois avouer que la journée me parut longue et que plus d'une fois j'allai soulever le linge qui recouvrait la terrine.

 

— Tu vas faire prendre froid à la pâte (ты застудишь тесто; prendre froid — простудиться), disait mère Barberin (говорила матушка), et elle lèvera mal (и оно плохо поднимется).

Mais elle levait bien (но оно хорошо поднималось), et de place en place se montraient des renflements (и в некоторых местах показывались вздутия; renfler — вздувать), des sortes de bouillons qui venaient crever à la surface (что-то вроде пузырьков, которые лопались на поверхности: «приходили лопнуть на поверхность»; crever — прорвать; разорвать; проколоть; выколоть; лопнуть, треснуть; прорваться). De toute la pâte en fermentation (от всего этого забродившего теста; fermentation, f — брожение) se dégageait une bonne odeur d'œufs et de lait (исходил приятный запах яиц и молока; odeur, f — запах).

 

— Tu vas faire prendre froid à la pâte, disait mère Barberin, et elle lèvera mal.

Mais elle levait bien, et de place en place se montraient des renflements, des sortes de bouillons qui venaient crever à la surface. De toute la pâte en fermentation se dégageait une bonne odeur d'œufs et de lait.

 



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